Dans un mémorandum adressé au gouvernement, l’association Justice, éthique et moralisation de la vie politique au Tchad (JEM-Tchad) dénonce son accaparement ‘’illicite’’ des terres notamment dans les zones méridionales du pays pour y installer des zones économiques spéciales. Elle demande aux autorités de transition de mettre fin à ce projet qui concernerait environ 3500 hectares.

JEM-Tchad en est à se demander, comment l’Etat, en sa qualité de garant de la sécurité et du bien être du peuple en vient à lui ‘’créer’’ la ‘’psychose’’. ‘’Que faire des tribus entières des populations qui seront spoliées de leurs terres ancestrales, leur unique moyen d’existence’’, s’interroge l’association.

Aussi, continue-t-elle de s’interroger, ‘’pourquoi c’est dans ces zones densément peuplées, déjà confrontées aux récurrents problèmes d’insuffisance des ressources et d’espace vital limité du fait de l’agriculture rudimentaire et extensive, faute de sa modernisation par l’Etat, que doivent encore s’opérer des accaparements massifs de terres ? ‘’

Le président de JEM-Tchad, Antoine Bangui, signataire du mémorandum, exprime l’incompréhension de son association quant à l’’’entêtement du gouvernement à vouloir vaille que vaille détourner les projets d’élevage de leur base traditionnelle dédiées pour les implanter dans les zones de référence d’agriculture’’.

En des situations pareilles, le mémorandum évoque l’opportunité d’étude d’impact social et environnemental en citant la loi 14/PR/2008 portant régime des forêts, de la faune et des ressources halieutiques ; la loi 011/PR/1995 portant code minier au Tchad et la loi 07-1074 sur les industries extractives ; le Programme cadre de développement rural et d’aménagement du territoire appelé P-SIDRAT ayant classé les différentes zones de développement en fonction de leurs potentialités historiques notamment la zone d’élevage (zone 4) dans la zone sahélienne et la zone soudanienne dédiée à l’agriculture (zone 6).

Rappelant au gouvernement de transition son mandat qui est de gérer les affaires courantes et asseoir les institutions légales de la République, la JEM-Tchad l’invite à mettre fin à ce projet qui s’apparente à un ‘’dépeuplement’’.