BAMAKO, 5 mars (Xinhua) — Les vraies raisons de l’absence de l’ armée malienne à Kidal, ville à l’extrême nord-est du Mali, près de la frontière avec l’Algérie et le Niger, sont d’ordre financier,a affirmé lundi le directeur adjoint de l’information et des relations publiques des armées du Mali (Dirpa), le lieutenant- colonel Souleymane Dembélé lors d’une conférence de presse.

Les troupes française et tchadienne sont présentes depuis fin janvier à Kidal.

“C’est le manque de moyens qui explique l’absence de l’armée malienne à Kidal. Si on nous donne les moyens, on va au-delà de Kidal”, a affirmé l’officier supérieur malien, ajoutant “nous sommes en train de faire la politique de nos moyens”.

“Nos soldats veulent en découdre avec les terroristes. Ça nous fait honte, le fait de ne pas être à Kidal, Tessalit, Tigharghar, où se déroulent ces derniers temps de violents combats entre les troupes tchadienne et française et les terroristes, dans l’Adrar des Ifoghas”, a déclaré le directeur adjoint de la Dirpa.

Le lieutenant-colonel Dembélé a toutefois avoué que la présence des otages français à Tigharghar “rend la situation plus complexe”.

Expliquant la spécificité de la zone du Tigharghar, il a affirmé qu'”avec des provisions, on peut y rester pendant six mois, parce qu’il y a de l’eau, ce qui peut être un avantage pour les ennemis qui se sont toujours cachés dans cette zone”.

Le lieutenant-colonel Dembélé a déclaré que l’armée malienne a toujours traqué les rebelles et autres ennemis depuis notamment le temps d’Ibrahim Ag Bahagan, ancien chef militaire de la rébellion touareg, tué lors d’une embuscade après la crise libyenne.

Evoquant la mort des 23 soldats tchadiens la semaine dernière, l’officier malien a “regretté la diffusion des images compromettantes par un journaliste de France 24, montrant la position des troupes tchadiennes dans les massifs du Tigharghar”, ajoutant que “c’est pour cela qu’on préfère ne pas entrer dans certains détails”.