Le Syndicat indépendant du personnel de la radiodiffusion et de la télévision du Tchad (Siprat) a organisé ce jeudi 5 mai 2022, la journée d’information et de sensibilisation couplée avec la fête du travail et la journée mondiale de la liberté de presse, sous le thème “quel apport des médias tchadiens à la réussite du dialogue national inclusif?”, au siège de l’Onama.

En marge de la célébration de la 30ème journée mondiale de la liberté de la presse couplée avec la célébration de la fête du travail, les employés de l’Office national des médias et de l’audiovisuel (Onama) ont tenu à saluer la mémoire de Nangmbatina Obed, cameraman décédé aux confins du Lac Tchad, dans le cadre de son travail. Aussi, ils ont tenu à rendre un vibrant hommage au journaliste Noubadoum Sotina, disparu à Douala au Cameroun.

Abordant le thème de cette conférence, le président du comité d’organisation, Ahmat Yaya Abbas, appelle les journalistes à s’investir pour la réussite du dialogue national inclusif reporté pour une date ultérieure non encore précisée. Pour lui, les Tchadiens doivent penser à l’intérêt général au détriment de leurs intérêts personnels. Il a profité de l’occasion pour plaider pour que des efforts supplémentaires soient consentis pour permettre aux journalistes d’accéder à l’information à la source, rappelant les efforts des autorités de la transition en faveur de la liberté de presse. “Pour cette année, le Tchad a été classé 104ème sur 180 pays au classement de Reporters sans frontière dans le domaine de la liberté de la presse. Une avancée à saluer“, se réjouit Ahmat Yaya Abbas.

Quant au président du Siprat, Abdelsadick Ali Ahmat, il a indiqué qu’il est du devoir des hommes des médias de mettre en exergue le rôle social de la presse pour l’encrage démocratique et le développement auquel aspirent les Tchadiens. Pour lui, le dialogue national inclusif nécessite l’implication totale des médias pour sa réussite. “L’apport des médias doit se faire dans le respect de l’éthique et de la déontologie. Que les médias soient au dessus de la mêlée pour contribuer de manière significative à la réussite du dialogue national inclusif“, souhaite-t-il.

Le Ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah, lui a informé avoir ouvert le dossier sur la disparition de Noubadoum Sotina afin que l’ensemble de ses salaires et droits soient versés à ses ayant-droits. “Il est inadmissible qu’un des nôtres disparaissent dans des conditions non élucidées et que ses ayant-droits ne reçoivent pas ce qu’il doit leur revenir de droit”, fulmine le ministre de la Communication. Il a salué la mémoire de Nangmbatina Obed. Et de poursuivre que le journalisme est le métier d’acteurs de la démocratie et non celui juste des transmetteurs d’information car dit-il, on jauge la démocratie dans un pays par rapport à la liberté de sa presse.

Le journaliste fait partie des rares travailleurs qui bossent au-delà des heures supplémentaires avec un salaire très bas et sans indemnités. De ce fait, si un ministre de la Communication n’est pas capable de faire quoi que ce soit pour sa corporation, il n’a pas sa place à la tête du ministère. Que ceux qui viendront après moi le sachent et obligez-les à vous respecter“, martèle le porte-parole du gouvernement. Il conclut en appelant le directeur de l’Onama à s’assumer car, selon lui, il est impossible qu’une personne travaille pendant 5 ans comme bénévole dans une institution. “Vous avez le droit de les recruter et il y a la possibilité de les recruter sinon c’est une atteinte au droit du travail“, recadre Abderaman Koulamallah.