La 5e Assemblée générale de l’Alliance Sahel s’est tenue ce  16 juillet à Berlin. Les principaux bailleurs de fonds du Sahel ont convenu d’un ensemble d’initiatives visant à garantir que des millions d’enfants puissent accéder à l’éducation dans les pays du Sahel.

Près de 40 % des enfants en âge de scolarité primaire dans cette région vitale ne peuvent actuellement pas aller à l’école. Cette situation critique est exacerbée par la fermeture de plus de 11 000 écoles, dont la sécurité est compromise par la menace grandissante des groupes terroristes. L’Alliance Sahel a souligné l’importance d’une réponse collective et coordonnée pour faire face à cette crise éducative. Les nouvelles initiatives incluront des efforts accrus pour renforcer la sécurité des établissements scolaires, ainsi que des programmes destinés à encourager la réinscription des enfants dans les écoles.

Les membres de l’Alliance se sont engagés à travailler ensemble pour mobiliser les ressources nécessaires et mettre en œuvre des solutions durables qui permettront aux enfants du Sahel de retrouver le chemin de l’école. Cette décision marque un tournant dans le soutien apporté à la région, qui fait face à des défis multiples allant au-delà de l’éducation. Par ailleurs, la ministre fédérale allemande du  Développement, Mme Svenja Schulze, a été confirmée dans sa fonction de présidente de  l’Alliance Sahel pour une année supplémentaire.

« La région du Sahel est devenue un épicentre du terrorisme. La menace déstabilisante que représentent les groupes terroristes va maintenant bien au-delà du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Mais nous savons comment y remédier : la plupart des jeunes hommes ne se rallient pas à des groupes terroristes par conviction, mais parce qu’ils ont besoin d’un revenu. Par conséquent, l’éducation, des emplois et des communes aptes à agir sont des éléments cruciaux pour éliminer le terreau du terrorisme (…) », a déclaré Mme Svenja Schulze.

Selon elle, la région du Sahel a la population la plus jeune du monde : près de la moitié de sa population  a moins de 15 ans. Les doter d’une éducation de qualité est crucial pour les perspectives  d’avenir de la région. Or, plus de 11 000 écoles sont fermées parce qu’elles sont situées dans  des régions contrôlées par les groupes terroristes ou parce que les enseignants sont directement menacés par ces groupes. En plus, la menace terroriste a déplacé des millions de familles dans d’autres parties de leurs pays ou dans des pays voisins où les écoles n’ont pas de capacités pour ces enfants.

Cette initiative, évoque la ministre, doit être mise en œuvre au Burkina Faso, en Mauritanie, au Niger et au Tchad. «Au cours des sept années à venir, des offres éducatives sont censées atteindre un minimum de deux millions de garçons et de filles ne pouvant actuellement aller à l’école. Un accent particulier sera mis sur les filles entre 12 et 16 ans. L’idée concrète est de créer une « école ouverte » proposant des offres régionales sur place dans des écoles existantes, mais également dans d’autres centres communautaires», détaille-t-elle.