JOHANNESBURG – L’Afrique du Sud a accepté de restituer des fonds et des avoirs réclamés par le gouvernement libyen qui cherche à récupérer la fortune placée à l’étranger par le colonel Mouammar Kadhafi avant sa chute en 2011, a annoncé jeudi le ministère des Finances.
Le ministre des Finances, Pravin Gordhan, a convenu le 4 juin avec une délégation libyenne que le rapatriement des fonds et avoirs libyens depuis l’Afrique du Sud se ferait conformément aux protocoles de l’ONU, selon le ministère qui, interrogé par l’AFP, a refusé de divulguer tout montant.
La presse sud-africaine avait évoqué une somme de plus d’un milliard de dollars en argent liquide, or, diamants, déposé dans quatre banques et deux sociétés de dépôt de valeurs sud-africaines.
Pretoria a justifié sa décision en soulignant que ce rapatriement était coordonné par un comité prévu par une résolution de l’ONU de 2011 et un panel d’experts qui veillent au retour ordonné et transparent en Libye des avoirs gelés dans différents pays.
Coopérative, l’Afrique du Sud est cependant soupçonnée de fermer les yeux sur la présence maintes fois aperçue sur son territoire, y compris dans les allées du pouvoir lors des festivités du centenaire de l’ANC, de Bachir Saleh, l’ex-trésorier du régime de Kadhafi.
Ce dernier est recherché par la Libye et visé par Interpol sous le nom de Bashir Al-Shrkawi pour des fraudes financières et des actes criminels.
Selon la presse, une partie du trésor libyen serait possédé par le fugitif tandis qu’un autre compte serait libellé au nom d’un ancien général, oncle du colonel Kadhafi.
L’Afrique du Sud a voté à l’ONU l’intervention de l’OTAN en Libye déclenchée dans le sillage d’une révolte populaire en 2011, avant de le regretter amèrement, et de critiquer notamment le fait que Kadhafi ait été abattu sans être jugé.
(©AFP / 13 juin 2013 17h22)