L’économie africaine devrait enregistrer une croissance de 3,9 % en 2023 contre 3,6 % en 2022, a déclaré un responsable de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (UNECA).

A l’occasion de la présentation d’un rapport sur les récents développements économiques et sociaux en Afrique mercredi lors de la 55e session de la Commission, le directeur de la division de la macroéconomie et de la gouvernance de l’UNECA, Adam Elhiraika, a indiqué que la croissance du PIB de l’Afrique, qui était passée de 4,6 % en 2021 à 3,6 % en 2022, devrait rebondir à 3,9 % en 2023.

“Le ralentissement de l’économie mondiale, les prix élevés alimentés par le conflit en Ukraine, le changement climatique et la détérioration des conditions économiques et financières internationales ont eu un impact significatif sur la croissance de l’Afrique en 2022”, a noté M. Elhiraika, ajoutant que la croissance de 3,9 % prévue pour 2023 était principalement tirée par la croissance dans les sous-régions de l’Est, du Nord et de l’Ouest du continent.

Selon le directeur, dans le monde en développement, l’Afrique a été la région à la croissance la plus rapide après l’Asie de l’Est et du Sud (4,5 %), suivie de l’Europe du Sud-Est (3,2 %) et de l’Amérique latine et des Caraïbes (2,1 %) .

“Malheureusement, l’Afrique continue de connaître un taux de croissance du PIB faible et instable”, a poursuivi M. Elhiraika, notant que le taux de croissance prévu de 3,9 % cette année restait faible par rapport aux périodes pré-COVID-19 et que l’Afrique devait créer des emplois et réduire la pauvreté.

Les déficits budgétaires et les niveaux d’endettement devraient s’améliorer en 2023, mais ils restent relativement plus élevés ou au même niveau que les niveaux d’avant la pandémie dans la plupart des pays, à l’exception de ceux en Afrique centrale et australe qui ont connu des améliorations significatives, a-t-il expliqué.

L’inflation à travers le continent devrait baisser légèrement pour passer à 12 % en 2023 contre 12,8 % en 2022, les pays du continent devant resserrer leurs politiques monétaires pour résister aux pressions inflationnistes, d’après le directeur.

L’espace budgétaire reste limité malgré la réduction des déficits économiques, ce qui rend, pour la plupart des pays, plus difficile d’investir dans les principaux secteurs pour assurer la résilience aux chocs, a encore indiqué M. Elhiraika, ajoutant que la hausse des coûts d’emprunt et le fardeau du service de la dette posaient un défi important à l’avenir et que le ratio PIB/dette de l’Afrique devrait atteindre 61,9 % en 2023.

Il a indiqué que la dépréciation de la monnaie avait été plus prononcée dans les pays à régime de change flexible et dans les pays exportateurs de matières premières, précisant que les pays à taux de change fixes, en particulier ceux de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), avaient connu une dépréciation moyenne de 10 % par rapport au dollar américain en 2022.