« Ce que je veux, c’est attraper ces salopards », déclare le commandant Aboubakar, chef du dispositif de la marine camerounaise sur le lac Tchad, immense zone d’îlots et canaux partagée entre Cameroun, Nigeria, Tchad et Niger, où il est possible que se cachent les ravisseurs de la famille de sept Français avec leurs otages.
Plusieurs sources estiment qu’il est probable que les éléments du groupe islamiste nigérian Boko Haram qui ont revendiqué l’enlèvement de la famille française dans le nord du Cameroun et se sont enfuis au Nigeria, ont ensuite pris la direction du nord vers le lac Tchad. « Nous patrouillons jour et nuit. » Nuit et jour, assure le commandant qui refuse de donner les effectifs déployés sur le terrain : « nous sommes là depuis trois mois, mais il y a une montée en puissance depuis l’enlèvement ».
Une aiguille dans une botte de foin…
S’il s’avère que la famille française est réellement dans cette zone, elle n’a pas été choisie au hasard par les ravisseurs. Malgré toute la détermination et la volonté affichées, la quête du commandant Aboubakar revient à chercher une aiguille dans une botte de foin : des milliers de bateaux, pirogues et autres embarcations circulent dans tous les sens sur le lac et ses affluents, louvoyant entre des centaines d’îlots : un terrain que contrebandiers et locaux connaissent par cœur, à l’inverse des militaires camerounais qui commencent seulement à l’apprivoiser…
Les autorités s’appuient aussi sur leurs antennes locales, comme le confirme Rigobert Belele, sous-préfet de Blangoua, une circonscription de 50 000 personnes environ. « On a envoyé des missions auprès des chefs de villages, des pêcheurs, des habitants. Auprès des communautés religieuses, musulmanes ou chrétiennes. On leur demande s’ils ont vu quelque chose de bizarre et de nous contacter en cas de doute. La population est sensibilisée », assure-t-il.
Source : JSL