La crise régionale autour du lac Tchad a forcé des centaines de milliers de personnes à se déplacer dans cette région qui reste indéniablement une des plus pauvres du pays.
La situation de la région est complexe, elle nécessite des actions d’urgence et de développement de façon simultanée. Ceci, dans le but de répondre aux besoins immédiats des populations et de renforcer leur résilience face aux multiples chocs qu’elles doivent endurer : sécuritaire, climatique, alimentaire,…
Le manque d’infrastructures et d’accès pour tous aux services de base plonge la population dans une grande précarité et le constat est alarmant. Selon l’ambassadeur de France au Tchad, Philippe Lacoste, la région du lac ne compte que 10 médecins pour près de 540.000 habitants ; le taux de scolarisation primaire de l’année scolaire 2015-2016 est de seulement 37% ; seuls 44% de la population a accès à une eau potable.
S’ajoute à cela, les multiples mouvements des populations qui se déplacent pour fuir les exactions de la secte Boko Haram. Ces déplacements exercent une pression accrue sur ces services et en limitent d’autant plus l’accès. Il est donc incontournable d’appuyer les structures d’éducation et de santé afin d’accroître la capacité des infrastructures d’eau et d’assainissement pour améliorer l’accès aux services essentiels de base dans la région. En outre, cette zone fait face à des difficultés liées au climat : des sécheresses répétitives combinées à l’impact négatif du changement climatique, particulièrement en termes de désertification.
En ce qui concerne la situation sanitaire, dans le district sanitaire de Baga Sola, l’UNFPA, en partenariat avec le gouvernement tchadien apporte un appui dans le domaine de la santé de reproduction à travers un soutien en ressources humaines, matérielles et médicaments. Notamment, dans le cadre de la lutte contre la mortalité néonatale et infantile. La planification familiale, la consultation post-natale, la consultation prénatale recentré, l’accouchement, la prévention des MST etc.
Malgré ces efforts, beaucoup reste à faire pour l’amélioration des conditions de vie des réfugiés et personnes hôtes. « Au regard de cette situation, les besoins sont très importants. C’est pourquoi la France est mobilisée de façon exceptionnelle pour soutenir ces populations », a indiqué M. Philippe Lacoste.
Compte tenu de la nécessité de mettre en œuvre des initiatives à la fois humanitaire et de développement, l’ambassade de France au Tchad a signé deux conventions avec Action contre la faim (ACF) et Handicap International (HI) le 5 décembre 2017. Les deux projets, objets de ces conventions permettront de répondre à une partie des besoins des populations ciblées, grâce notamment : à des créations d’activités génératrices de revenus (Handicap International) ; au soutien à l’éducation formelle et informelle (Handicap International) ; à la fourniture de kits de première nécessité (Action Contre la Faim) etc.
Il est donc impératif que d’autres ONG et institutions internationales se penchent sur la question du Lac en vue de permettre une amélioration des conditions de vie de ces milliers de personnes, réfugiés, déplacés et autochtones qui vivent dans la précarité.