Au village Baloul, province du Lac, le projet Renforcement de la résilience et de la cohésion sociale dans les zones frontalières du Niger et du Tchad ( RECOSOC), a installé deux Foyers d’apprentissage et de réhabilitation nutritionnelle (FARN). Ces structures prennent en charge les enfants malnutris aigus moyens. Les cas graves sont envoyés dans les établissements sanitaires mieux structurés. 

Baloul, un village d’environ 1600 habitants, fait face à de nombreux défis. L’un d’eux est la malnutrition des enfants. Le FARN 1 de la localité est notamment construit pour parer à cette situation. Il dispose de 2 relais communautaires, chargés de sensibiliser les parents sur les dangers de la malnutrition, dépister les enfants, en faisant le porte-à-porte. 4 « mamans-lumière » y préparent une bouillie enrichie, qui est quotidiennement servie ( 4 fois) aux enfants malades, pendant 12 jours. Période au courant de laquelle les enfants malnutris aigus moyens recouvrent la santé. Les enfants malnutris aigüs sévères sont immédiatement envoyés au centre de santé de Barilé, situé à 5 kilomètres de Baloul. 

Chaque matin, Achta Bintou, ”maman-lumière” regagne le foyer où elle prépare la bouillie. Un mélange de la farine du niébé, du blé, de l’huile et de la pate d’arachide, du jus du tamarinier, du sucre et de l’eau. « Une composition très énergétique pour les enfants », apprécie l’une des nutritionnistes du RECOSOC, Habiba Abdou Mahamat. 

Achta indique que malgré la distance, de plus de 5 kilomètres, parfois, les mamans viennent avec leurs enfants pour qu’ils soient normalement servis. La trentenaire, qui a été formée par le projet, montre aux mamans des enfants soignés les étapes de la préparation de cette bouillie, pour minimiser les cas de rechute. Car, en moyenne, 5 cas sont enregistrés mensuellement. 

Le Foyer d’apprentissage et de réhabilitation nutritionnelle 1 de Baloul

Herta Lamine emmène son fils de 11 mois dans ce foyer. Au bout de dix jours, elle dit avoir constaté une amélioration de son état de santé. Un résultat obtenu à la suite de campagne de sensibilisation des relais communautaires. 

L’engouement suscité par l’installation de ce FARN pousse les autochtones à apporter eux-mêmes des bois pour la cuisson de la bouillie, ainsi qu’à unir leur force pour piler certains de ses ingrédients.  

Actuellement, le foyer prend en charge 8 enfants. La tranche d’âge étant de 6 à 59 mois. Mais déjà, entre août 2021 et avril 2021, 94 enfants malnutris ont été guéris. « Nous demandons aux mamans d’assurer l’allaitement maternel de leurs enfants. C’est très important car ce lait est un aliment complet qui peut lutter contre de nombreuses maladies dont la malnutrition », rappelle la nutritionniste Habiba Mahamat. 

Baloul est l’un des nombreux villages du Lac où sont installés des FARN. Ceux qui y travaillent, notamment certaines « mamans-lumière », se disent déterminées à poursuivre cet engagement communautaire mais demandent au projet RECOSOC de les appuyer matériellement et financièrement.