Le site de maraîchage du village Baloul, implanté par le projet de Renforcement de la résilience et de la cohésion sociale dans les zones frontalières du Niger et du Tchad (RECOSOC), est exploité par 40 personnes dont 20 femmes. Un début de collaboration entre hommes et femmes qui porte ses fruits.
Les hommes et femmes de Baloul ont longtemps travaillé séparément. Un poids des pesanteurs socio-culturelles. Dans ce village du département de Fouli, province du Lac, cette habitude qui a la peau dure, est en train d’être dépassée.
Au site de maraîchage du village, les deux groupements qui y travaillent sont composés de 40 personnes dont une moitié de femmes. Houes en main, et par moment, ces femmes, plus présentes, s’investissent mieux à la tâche. « Avant, ce sont les hommes qui faisaient ce genre de travail. Nous étions mises de côté. Mais, maintenant, il y a la collaboration entre nous », souligne Hawa Guerima, une des bénéficiaires du site.
Avec cette collaboration, dit-elle, les femmes sont mieux considérées. « Il y a un début de changement des mentalités. Les hommes ne peuvent tout faire. On doit se soutenir. Ensemble, on peut mieux produire », explique-t-elle, ajoutant que les femmes sont de plus en plus sensibilisées pour participer pleinement aux activités de la communauté. Une collaboration qu’apprécie le chef du village, Mahamat Ali Zène. « Nos femmes nous aident beaucoup ».
L’ardeur des travailleurs du site est facilitée par la disponibilité de l’eau. « Avant, on utilisait l’eau du puits, qui est insuffisante, pour arroser nos cultures. Avec ce jardin et son système d’irrigation, les choses évoluent vite et les enfants peuvent manger les fruits pour attendre le repas », loue Hawa Guerima.
Une partie des produits de ce jardin tels que l’aïl, l’oignon, les dattes, la laitue sont destinés aux membres des deux groupements ; et une autre est vendue et l’argent récolté mis dans la caisse pour les éventualités. « Ce fonds nous permettra aussi de prendre le relais en assurant l’entretien des installations ( château, groupe, etc.) si le projet arrivait à son terme », projette le chef du village, plaidant pour l’élargissement de ce site au profit d’autres habitants de Baloul.