La tournée présidentielle dans la partie méridionale du Tchad a donné lieu à de vives contestations vu le contexte. De l’avis du politologue Ahmat Mahamat Hassan, le moment est mal choisi et la tournée a été un fiasco. 

Sans langue de bois, le politologue affirme que les Tchadiens dans la zone méridionale et septentrionale se sentent dans une sorte de non-Etat qui puisse avoir la puissance publique d’assurer leur sécurité et la sécurité de leurs biens. Et c’est dans ce contexte que le président de transition Mahamat Idriss Déby Itno a choisi de faire une tournée. Ce qui, de l’avis du politologue Ahmat Mahamat Hassan, est un calcul politique mal fait.

Dans ces genres de crises, il faut généralement envoyer des sages ressortissants des zones concernées qui participent à la gestion gouvernementale ou encore ceux qui, dans des associations de développement local, pour apaiser le cœur des affligés. Les gens veulent que la Justice soit rendue et l’instauration de l’autorité pour garantir la paix et la sécurité. Malheureusement le président s’est livré à des discours folkloriques irréalisables“, explique Ahmat Mahamat Hassan, politologue et constitutionnaliste.

Autres incohérences relevées par le politologue sont les promesses de monts et merveilles aux populations des provinces visitées. Le président a promis la réalisation de plusieurs infrastructures devant aider au développement local des provinces. “Avoir des infrastructures est un acquis pour chaque ville du Tchad, cela ne devait pas se faire à l’occasion d’une tournée. Un truc qui m’a intrigué à Moundou, c’est quand le président a pris part à un concert auquel il avait réuni plusieurs jeunes. Il fallait attendre une autre occasion plus heureuse, car les victimes des tueries dans le sud pleurent leurs morts. Le président devait plutôt se rendre au cimetière pour s’incliner devant la tombe des victimes et aller rendre visite à chaque famille“, raisonne-t-il.

Selon le politologue, la tournée du président dans la zone méridionale et septentrionale est un fiasco. “Ceux qui accusent le président d’être en pré-campagne sont dans leur logique puisqu’au vu des promesses des infrastructures et autres, c’est comme s’il voudrait avoir une corruption politique de l’esprit des lecteurs pour avoir leur suffrage“, relève le politologue.