Depuis le décès tragique du président Deby, inquiets et dans le désarroi au vu de l’actualité, les ménages mégotent désormais sur les dépenses quotidiennes. Au cas ou une impasse surviendrait.
La situation sociopolitique instable du pays inquiète les ménages. Il y a peu, d’ordinaire, les ménages N’Djaménois utilisaient de leur argent pour régler les factures, même celles qui n’urgent pas. Ce n’est plus le cas actuellement, car l’argent est dorénavant géré avec parcimonie. Les ménages que l’on a rencontrés sont tous unanimes. “Les temps sont incertains avec les guerres, manifestations, etc. L’argent est scrupuleusement gardé au cas où les choses s’enveniment et s’il faut fuir N’Djamena (…)”.
Doungous S. technicien dans une entreprise d’électricité confie qu’“il voulait aller faire son réabonnement canal+ comme d’habitude, mais sa femme lui a conseillé de garder l’argent car la situation est précaire en plus le courant ne vient qu’un jour sur deux”.
Consommateur de bières, Blaise M., lui préfère se priver d’alcool aujourd’hui. “Il vaut mieux faire des provisions en gombo et poissons séchés ou garder son argent que d’aller tout dilapider par ces temps qui courent”, dit-il.
Binoh, vendeuse de fruits au bord de l’avenue Pascal Yoadimnadji, quant à elle, affirme “avoir une tirelire spéciale depuis la mort de Deby pour fuir avec ses enfants au cas où la situation tourne au vinaigre (…)”.
Ali D., est boutiquier à Moursal. Il témoigne que la vente a chuté depuis le décès du président. Les quelques clients qui viennent chez lui sont d’ailleurs irrités quand il leur dit qu’il n’a pas de pièces de monnaie . “En vrai, je n’ai pas d’argent car les gens n’achètent plus comme avant. Ils préfèrent garder leur argent au cas ou (…)”.