Depuis un certain temps, le Tchad fait face à une variation de saison avec la chaleur extrême et le ciel souvent assombri par le vent dans tout le pays. Ce phénomène, résultat des dérèglements climatiques, pose de sérieux défis pour les populations et l’environnement, estime Ouang-yang Laouna, doctorant en Dynamiques de l’Environnement et risques à l’université de Yaoundé 1.
Selon Ouang-yang Laouna, les variations de temps observées actuellement comme les vagues de chaleur extrême inhabituelles sur l’ensemble du territoire sont dues au changement climatique mondial. Il explique que depuis plus de trois décennies, notre planète connaît une augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère (CO₂, méthane, etc.), provoquée par l’activité humaine surtout (déforestation, combustion de carburants fossiles, agriculture non durable) puisque l’activité humaine est la principale cause de cette augmentation.
“Les effets de cette augmentation sont visibles. Nous avons tout d’abord la hausse des températures : canicules plus fréquentes et intenses. Les villes telles que Mongo, N’Djamena, Abéché etc. sont les plus chaudes du Tchad avec une température qui varie de 20 à 43°c. Cette température élevée est l’une des causes des maladies. Il existe plein d’autres effets visibles que nous connaissons tous. Les inondations, la dégradation du sol, la baisse de rendement sont les résultats de cette variation”, dit-il.
Comment peut-on expliquer des modifications de la variation des saisons ? Ouang-yang Laouna souligne que cette modification de la variation des saisons trouve son explication dans le déséquilibre entre les régimes de précipitations et la durée des saisons dû au réchauffement climatique.
“Ces modifications se manifestent par un début tardif ou précoce des saisons des pluies. Des saisons pluvieuses plus courtes, mais plus intenses. La saison pluvieuse au Tchad varie entre 2 à 4 mois sur 12, d’où le prolongement de la saison sèche”, commente-t-il.
Pour les mesures nécessaires pour atténuer cette situation, il conseille la réduction des coupes abusives de bois et de promouvoir l’utilisation des foyers améliorés ou du charbon écologique. Aussi, l’État tchadien peut renforcer l’initiative de la reforestation et de la lutte contre la déforestation. Mais également faire la promotion de l’agriculture résiliente au climat (techniques de conservation des sols, sélection de semences adaptées), etc.
“La prévention et l’éducation sont essentielles pour protéger les populations contre ces aléas climatiques. Il est aussi nécessaire de mettre en place un système d’alerte précoce pour les événements extrêmes (inondations, sécheresses). Et beaucoup de chercheurs ne cessent d’alerter le gouvernement sur les événements extrêmes à venir. Je ne pourrai conclure cet aspect sans parler de la promotion des énergies renouvelables pour réduire l’empreinte carbone. On a plusieurs alternatives alors faisons en bon usage”, a conseillé Ouang-yang Laouna.