En saison des pluies, les N’Djaménois se remémorent les douloureux souvenirs laissés par les inondations des années passées. Sur le terrain, rien n’est fait pour les rassurer.

La grosse pluie d’hier marque un début précoce de l’hivernage à N’Djaména. La capitale étant habituée à recevoir ses premières pluies intenses à la mi- année.

Si l’année passée, moins de pleurs et de lamentations ont été enregistrés, l’on se souvient qu’en 2020, des axes et concessions ont été envahis par les eaux des pluies. Et ce, pendant de longues semaines.  Provoquant l’écroulement de nombreuses maisons. Des familles entières ont été alors obligées d’abandonner leur domicile. Elles ont trouvé refuge dans des lycées et autres espaces publics.

C’était le cas de nombreux habitants du 9e arrondissement, qui ont bénéficié d’un camp  aménagé au quartier Toukra, après avoir occupé le lycée de Walia. Dans le 7e arrondissement, c’était le lycée d’Amtoukoui qui a aussi accueilli les sinistrés.

Durant de longs mois, ils ont reçu des assistances de toute nature. Ceux de Walia, tombés dans le désespoir ou voulant profiter simplement de cette largesse, ont été poussés manu-militari à quitter le camp. Des pertes humaines y ont été signalées, quelque temps plutôt.

Dans l’urgence, les autorités ont tenté de contenir les dégâts en faisant curer les caniveaux et en distribuant à tour de bras des vivres et non-vivres. Les digues de Walia ont également été renforcées. Des actions jugées insuffisantes et tardives par la population.

Que fait l’État cette année où, avec les brumes de poussière qui ont couvert N’Djaména, la météo à annoncé des pluies abondantes ? Bien que le maire de la ville, Ali Haroun, a demandé aux 10 maires des arrondissements de se préparer pour entrer de plain-pied dans la saison pluvieuse, un pessimisme plane. A raison, d’autant plus que les paroles tardent à prendre véritablement forme.

A entendre beaucoup de N’Djaménois, l’État doit mobiliser assez de moyens pour agrandir les bassins de rétention d’eau qui ne cessent de se rétrécir ; curer et multiplier les caniveaux.

Malgré que les priorités soient nombreuses, et se trouvent un peu partout, les rues principales et secondaires difficiles d’accès en saison des pluies des quartiers Walia, Goz Ator, Ambatta, Farcha, Amtoukoui, Atrone, Dembé, Toukra, etc. doivent attirer davantage l’attention des autorités. Et il urge car la pluie n’attend pas !