Dans un communiqué de presse du 3 novembre, la Fédération africaine des journalistes (FAJ), a appelé à la poursuite des auteurs de crimes contre les journalistes et les travailleurs des médias.

La Fédération des journalistes africains (FAJ), à l’occasion de la commémoration de la Journée internationale pour la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes, et du 10ème anniversaire du Plan d’action des Nations unies sur la sécurité des journalistes appelle l’Union africaine et la Communauté économique régionale à prendre des mesures audacieuses et décisives pour mettre fin à l’impunité des crimes commis contre les journalistes et les professionnels des médias sur le continent.

Les journalistes et les professionnels des médias en Afrique sont constamment harcelés, intimidés, agressés, torturés, arrêtés au secret et emprisonnés sous des accusations très vagues et parfois tués en toute impunité en raison de leur travail. “Aujourd’hui plus que jamais, on assiste à une augmentation perpétuelle des attaques contre les femmes journalistes travaillant en ligne, qui sont systématiquement la cible d’abus sexuels et de propos désobligeants afin de les réduire au silence” souligne le communiqué.

“Il est regrettable de noter que les journalistes d’investigation qui dénoncent la corruption et les violations flagrantes des droits de l’homme sont « spécifiquement ciblés pour être assassinés » par les États et les acteurs non étatiques”, relève la FAJ. La majorité de ces affaires ne peuvent même pas atteindre les tribunaux au niveau national en raison du manque de volonté politique des États de poursuivre les auteurs de ces crimes odieux. “La litanie des morts de 2012 à ce jour a été longue, brutale, horrifiante et inacceptable. Les journalistes ont en effet été ajoutés à la liste des “espèces menacées”. La litanie des morts justifie l’urgence de la sécurité physique des journalistes africains et la nécessité d’un régime robuste qui prévient, enquête, appréhende et punit les contrevenants”.

“Nos démocraties ne peuvent être renforcées si les journalistes continuent de vivre dans la peur et l’autocensure perpétuelles. L’impunité pour les crimes commis contre les journalistes et les travailleurs des médias est cancéreuse, sape le système judiciaire et érode la bonne gouvernance et l’État de droit” lance-t-il.

Malheureusement, un certain nombre de gouvernements africains ont été identifiés parmi les auteurs d’abus de la liberté des médias et complices de la question de l’impunité et des crimes commis contre les journalistes. « La promulgation de lois répressives sur les médias, la surveillance numérique systématique et l’échec délibéré de la mise en ceuvre des instruments régionaux et internationaux qui garantissent la sécurité des journalistes et la liberté des médias est un affront à la démocratie ».

La FAJ s’identifie pleinement aux valeurs et aux principes inscrits dans le Plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité en Afrique, et appelle les gouvernements à travers I’Afrique à adopter et à mettre en ceuvre un plan d’action national pour protéger la sécurité des journalistes et des médias, travailleurs dans leurs pays respectifs. “Les gouvernements africains doivent démontrer la volonté politique de poursuivre les crimes commis contre les journalistes et les travailleurs des médias. La liberté des médias n’existe nulle part, lorsque les journalistes vivent et travaillent dans la peur. Un journalisme de qualité est fondamental pour le développement national et il ne peut être atteint que lorsque la sûreté et la sécurité des journalistes et des professionnels des médias sont garanties” conclue la fédération africaine des journalistes.