Selon le rapport d’évaluation de la pauvreté 2021 de la Banque mondiale, environ 67% des ménages ruraux exercent une activité dans la production végétale ou animale. Or, les réseaux d’irrigation couvrent moins de 1% des terres agricoles. Un des facteurs contribuant aux niveaux élevés de pauvreté au Tchad.
Le secteur agricole affiche des performances bien en deçà de son potentiel. Dans plus de 80% des exploitations, les terres cultivées couvrent moins de deux hectares, pour un total qui ne représente que 6% des terres arables du pays. Les agriculteurs et les pasteurs ont le potentiel pour accélérer leur diversification en accroissant la valeur ajoutée au sein des chaînes de production en place. « Il apparaît donc essentiel de renforcer la productivité des petites exploitations, d’augmenter l’accès au marché et de permettre aux ménages d’accéder à des mécanismes d’adaptation efficaces pour appuyer la croissance des revenus en milieu rural », conseille les experts de la Banque mondiale le gouvernement tchadien dans la lutte contre la pauvreté.
Pour eux, de nombreux facteurs contribuent aux niveaux élevés de pauvreté monétaire et non monétaire du Tchad. Alors que les causes de la pauvreté sont complexes et se chevauchent, ces derniers relèvent quatre facteurs particulièrement pertinents : primo, le manque de diversification économique ; secundo, la faible productivité du secteur rural ; tertio, l’exposition aux chocs et quarto, les faibles niveaux de capital humain.
Selon ce rapport 2021 de la Banque mondiale, l’insécurité et l’insuffisance des investissements publics sont le moteur de ces quatre facteurs. Alors que des progrès durables en matière de réduction de la pauvreté nécessiteront une stabilisation complète de la situation sécuritaire, la consolidation de l’état de droit, il faut cependant de l’investissement dans les infrastructures physiques et institutionnelles pour soutenir la croissance de la productivité à long terme.
Il faut noter que l’agriculture paysanne et le pastoralisme sont les principales sources de subsistance au Tchad. Ces deux domaines, à eux seuls, représentent 73% des revenus des ménages, pourtant les activités non agricoles ne contribuent qu’à 22% au total des revenus et les envois de fonds représentent les 5% restants, selon les données de la Banque mondiale. Malgré son importance cruciale pour le bien-être des ménages, le secteur rural du Tchad fonctionne malheureusement bien en deçà de son potentiel car seulement 6% des terres arables du pays sont cultivées et plus de 80% des exploitations cultivent moins de 2 hectares.
Selon toujours les données de la Banque mondiale de 2021, seulement 9% des ressources en eau disponibles du pays sont utilisées pour l’irrigation, et les réseaux d’irrigation quant à eux couvrent moins de 1% des terres agricoles. « La faible productivité limite les possibilités de diversification vers des cultures de rente ou des activités qui généreraient des revenus pendant la saison morte, aggravant les défis posés par une production non diversifiée et l’exposition aux chocs », analysent les experts de la Banque mondiale qui appellent les autorités à la diversification économique pour faire face à la pauvreté qui gangrène les Tchadiens.