La Côte d’Ivoire demande la tenue “dans les meilleurs délais” d’une réunion extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) afin d’aboutir à la libération de ses soldats considérés par la junte malienne comme des “mercenaires” et détenus au Mali.

Lors d’une réunion du Conseil national de sécurité (CNS) mercredi à Abidjan, le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a instruit son ministre des Affaires étrangères “à l’effet de saisir la Commission de la CEDEAO en vue de la tenue dans les meilleurs délais d’une réunion extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement pour examiner la crise entre la Côte d’Ivoire et le Mali afin d’aboutir à la libération des soldats dans les plus brefs délais”.

Pour la Côte d’Ivoire, les “derniers développements” de la crise des 46 soldats sont “de nature à porter atteinte à la paix et à la sécurité dans la sous-région” ouest africaine.

Le CNS explique que malgré les “initiatives” prises par le président en exercice de l’Union africaine (UA), le secrétaire général des Nations Unies, le président en exercice de la CEDEAO, les chefs d’Etat du Togo, du Nigeria, du Burkina Faso et de la Guinée pour résoudre “par voie diplomatique” la crise, les militaires ivoiriens sont toujours détenus au Mali bien que trois soldates aient regagné Abidjan après avoir été libérées.

Selon les autorités ivoiriennes, lors des missions de bons offices, des preuves ont été fournies attestant le “caractère légal et légitime” de la mission de ces soldats ivoiriens au Mali et plusieurs contacts avec les officiels maliens ont permis de conclure que “des incompréhensions et des manquements” étaient à l’origine de l’arrestation des soldats ivoiriens.

La crise entre le Mali et la Côte d’Ivoire est consécutive à l’arrestation le 10 juillet à Bamako de 49 soldats ivoiriens.

D’après le gouvernement ivoirien, ces militaires avaient été déployés au Mali en qualité de détachement de soutien national au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).

Interpelés et mis aux arrêts au motif qu’ils étaient des mercenaires, ils ont été inculpés le 15 août pour “tentative d’atteinte à la sécurité de l’Etat” par la justice malienne.

“La Côte d’Ivoire, pays attaché à la paix, à la stabilité et au respect de l’Etat de droit dans la sous-région, ne peut s’inscrire dans une logique de déstabilisation d’un pays tiers”, souligne le communiqué du CNS.