OPINION-L’exercice des activités commerciales dans beaucoup de pays est soumis à une réglementation. En occident tout comme en Afrique où l’économie est celle du libre marché, l’Etat garantit le respect du principe de la liberté du commerce et d’industrie à travers un ensemble de dispositions tant législatives que réglementaires. Mais l’on constate que les multinationales installées au Tchad font feu de tout bois pour éviter d’autres concurrents et ainsi avoir le monopole du marché.
La loi 30 du 28 décembre 1968 relative aux prix, interventions économiques et la répression des infractions dit que les prix des produits et services sont librement déterminés par le jeu de la concurrence sur le marché sous réserve des interdictions frappant certaines pratiques anticoncurrentielles.
Il ressort de cette disposition que le législateur pose clairement le principe de la liberté de concurrence et en établit lui-même les limites. Une concurrence entièrement libre crée de discordance et peut aboutir à la création de l’apanage.

Il est clair que tout procédé qui n’est pas interdit est permis. Ainsi, la clientèle appartient au commerçant qui a su se montrer habile pour la conquérir. Cependant, le moyen le plus sûr de se mettre à l’abri de la concurrence, c’est d’empêcher l’installation d’autres concurrents.

Des procédés tels que la clause de non concurrence, les clauses d’exclusivité, la reconnaissance des monopoles de droit existent à ce propos. Mais au Tchad, certaines multinationales ont constitué un lobby puissant qui empêche d’autres entreprises de venir au Tchad.
La hausse des prix (légèrement revue à la baisse dernièrement) par les brasseries depuis le 1er janvier 2020 montre combien lorsqu’il n’y a pas de concurrent digne de ce nom, on torture les clients selon son bon vouloir. Il n’y a pas si longtemps, la téléphonie mobile Orange a voulu poser ses valises au Tchad, mais Dieu seul sait, ce qui l’a empêché de le faire. Les exemples sont légion.
Pour limiter la concurrence déloyale, à travers des réglementations tant nationales que communautaires, l’Etat doit lutter contre certaines pratiques individuelles et collectives qui peuvent constituer des infractions relatives aux conditions de vente et de prestation de services, des actions concertées, des conventions, des ententes et des abus de position dominante.
Le fait que des établissements ou des fonds de commerce soient côte à côte et exercent des activités commerciales similaires n’a rien d’anticoncurrentiel. Mais c’est plutôt certains comportements ou procédés visant à restreindre la concurrence de façon à se réserver une part du marché qui sont qualifiés de ”concurrence déloyale” et par conséquent doivent être sanctionnés. C’est également le cas d’une concurrence exacerbée de nature à porter atteinte aux autres concurrents.
Il faut noter que le fonctionnement des nombreuses entreprises étrangères sur le territoire tchadien laisse croire que le Tchad est un dépotoir où tout peut s’y faire librement. Comme ces multinationales précitées, nombreuses sont les firmes qui n’en ont cure avec le respect des lois nationales et l’état social du peuple tchadien.
La corruption aidant, n’importe qui peut venir au Tchad glisser des enveloppes sous les tables et malmener le peuple comme il l’entend. Non seulement les tarifs de la communication, et les prix des bières sont au-delà du pouvoir d’achat du Tchadien moyen, mais ces compagnies exploitent à souhait des désœuvrés en quête d’emploi.