Une journée culturelle a réuni ce dimanche au village Gaoui les communautés Kotoko du Tchad, du Cameroun et du Nigéria. L’activité a été couplée à la réouverture du musée de Gaoui.
Dans le cadre de la promotion de la culture Sao Kotoko, le sultan de Gaoui, Hassan Abdoulaye, a organisé ce 19 mars 2023, une journée culturelle à laquelle les communautés Kotoko du Tchad, du Cameroun et du Nigéria ont exposé, chacune, la richesse de sa culture. L’activité est couplée à la réouverture du musée de Gaoui en présence des diplomates américain, français et des responsables du ministère des Affaires culturelles, du Patrimoine historique, du tourisme et de l’artisanat.
La journée culturelle d’aujourd’hui s’inscrit dans cette logique. L’objectif de cette manifestation est de valoriser tous les aspects de la culture tchadienne et plus particulièrement la culture Sao Kotoko de faire de meilleures offres aux touristes, de restaurer un dialogue serein et fraternel entre les filles et fils du Tchad et de stimuler le vivre-ensemble et l’unité nationale autour des valeurs culturelles.
Pour le 1er conseiller à l’ambassade de France au Tchad, Stéphane Granier, en Afrique, on vit dans la continuité du temps, il n’y a pas de rupture. “En Afrique, on n’oublie pas les anciens, on les accompagne, on n’oublie pas les malheureux, on les assiste, en Afrique un grand-frère ou une grande-sœur s’occupe de son petit-frère ou de sa petite sœur, lui tient la main, le protège”, targue-t-il la solidarité africaine. Pour lui, l’Afrique est restée originelle et doit servir d’exemple aux autres continents. « Je crois que les pays dits avancés ont beaucoup de choses à apprendre des pays africains, notamment ce lien humain. La prise de conscience de cette richesse est d’autant plus importante au moment de penser à la reconstruction d’un Tchad apaisé, de faire des choix, de prendre des options sur l’avenir du pays », dit-il.
« La culture est un moyen très important de la transformation de la société toute entière, un bien fondamental, indispensable à l’épanouissement individuel. La tâche des gouvernements est donc d’élaborer des programmes adéquats pour le développement culturel et de créer les conditions pratiques des droits culturels pour tous », a souligné pour sa part le secrétaire général du ministère des Affaires culturelles Bokhit Maguine Suhy.
Jadis, dans les traditions africaines et plus singulièrement au Tchad, les chefs avaient autour d’eux des différents maîtres de savoir-faire, notamment artistes, artisans, préservateurs du patrimoine naturel, et ceux du patrimoine immatériel afin d’assurer la préservation de l’harmonie sociale et de la biodiversité. « La culture et le patrimoine, l’expression de l’identité des populations et dépositaires des mémoires et des savoirs traditionnels sont les composantes essentielles de l’identité et du capital social d’une communauté », précise Bokhit Maguine Suhy.
La journée a été agrémentée par des danses culturelles kotoko. La danse Kotoko Mlé : Spéciale princière , la danse kaboune de Kousseri (au Cameroun) et du Tchad, dite danse guerrière ; la danse Koungouli, exécutée par les chefs traditionnels ; et la danse Garamagnan Saniya ont été présentées pour le grand bonheur des invités.