La chanteuse congolaise Tshala Muana est décédée ce samedi 10 décembre 2022 à Kinshasa à l’âge de 64 ans. L’annonce a été faite par son compagnon Claude Mashala sur son compte Facebook.


Aux petites heures ce matin, Dieu a pris la décision de reprendre la Mamu nationale Tshala Muana. Que le bon Dieu soit glorifié pour tous les bons moments qu’elle nous aura fait passer sur cette terre. Adieu Mamu de moi”, a écrit Claude Mashala sur son compte Facebook.


Élisabeth Tshala Muana Muidikayi, née le 13 mai 1958 à Élisabethville et morte ce 10 décembre 2022 à Kinshasa, est une chanteuse, danseuse, productrice, actrice et femme politique congolaise, originaire du Kassaï Occidental.


Elle est célèbre pour avoir modernisé et redonné les lettres de noblesse au folklore du peuple Luba, le Mutuashi, dont l’origine remonte probablement au Moyen Âge. Elle est surnommée “Reine du Mutuashi”. Tshala Muana est aussi appelée par les congolais “Mamu Nationale” (mère de la Nation).
Elle est deuxième d’une fratrie de dix enfants, fille d’Amadeus Muidikayi, militaire, et d’Alphonsine Bambiwa Tumba, mère au foyer.


En 1964, à peine âgée de 6 ans, elle perd son père, assassiné à Watsha par les maquisards ulelistes pendant la guerre du Katanga. Elle est élevée par sa mère, qui décède en 2005.


En 1997, de retour au pays après une vingtaine d’années passées à Paris, Tshala Muana s’engage en politique, épaulée par le président Laurent-Désiré Kabila. Elle fonde l’association REFECO (Regroupement des femmes congolaises).
De 2000 à 2002, elle siège comme députée au sein de l’ACLPT (Assemblée constituante et législative du Parlement de transition).
Elle devient ensuite présidente de la Ligue des femmes du PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie), parti politique créé en 2002 par le président Joseph Kabila.
En 2011, elle est battue aux législatives dans la circonscription de Kananga, la ville de son enfance, l’élection fut, selon elle, truquée.


Depuis son engagement politique, Tshala Muana est une chanteuse à succès de chants politiques et patriotiques. Son soutien au président Joseph Kabila lui vaut l’inimitié des opposants à ce dernier. En raison du boycott politique de ses concerts, sa dernière production scénique à Paris date de 2010.


À partir des années 2000, Tshala Muana assure elle-même la production de sa musique et, à partir de 2008, celle de jeunes talents, notamment MJ30, Jos Diena, Lula Tshanda et Boss Bossombo. Elle a à son actif plusieurs albums.