La presse marocaine a fait écho, lundi, de la décision de la Conférence de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de donner, dimanche à Monrovia, son accord de principe à la demande d’adhésion du Maroc à ce groupement régional.

Les journaux marocains ont également publié des extraits du communiqué final sanctionnant les travaux du 51ème sommet ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO et qui expliquent que les leaders ouest-africains ont ainsi “donné leur accord de principe pour l’adhésion du Royaume du Maroc à la CEDEAO, eu égard aux liens forts et multidimensionnels de coopération qui lient le Maroc aux Etats de cette organisation sous-régionale”.

Le sommet a instruit la commission de la CEDEAO d’examiner les implications d’une telle adhésion conformément aux dispositions du traité révisé de la CEDEAO et de soumettre les résultats à sa prochaine session.

Pour le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Nasser Bourita, il s’agit “d’une décision très importante par laquelle les pays membres de la CEDEAO ont lancé trois messages importants, à savoir leur accord de principe sur l’adhésion du Maroc à cette organisation, la reconnaissance des liens forts et multidimensionnels unissant le Royaume et les pays de la CEDEAO et en particulier l’invitation adressée au Roi du Maroc pour prendre part au prochain sommet de cette organisation”,  qui se tiendra en décembre prochain au Togo.

La CEDEAO, qui constitue la région la plus intégrée et la plus évoluée de l’Afrique, a ainsi pris une décision historique qui bouleversera les données géostratégiques au niveau continental et donnera à ce groupement un poids incontournable sur les plans régional et international, indique la presse locale.

En termes d’intérêts, ce bloc sous-régional deviendra, avec l’adhésion du Maroc, la 16ème économie du globe, se plaçant devant la Turquie et l’Indonésie.

En effet, ce marché de 15 pays dispose d’un PIB de 750 milliards de dollars, près de 320 millions de consommateurs et de bonnes perspectives avec la forte croissance enregistrée régulièrement depuis quelques années.

De surcroît, la CEDEAO offre un espace de plus en plus intégré, avec lequel le Maroc va bénéficier de la suppression des barrières tarifaires et de la libre circulation des personnes, des biens, des capitaux et des services.

Selon la presse marocaine, avec les pays de la Communauté, le Maroc a initié des projets structurants, dont le plus important est le gazoduc Maroc-Nigéria, qui représente 30 % des réserves pétrolières africaine, 31 % des ressources en gaz à travers les pays de la sous-région et qui pourrait entrainer, dans son sillage, des pans entiers des économies africaines.

Fort de son expertise avérée dans de nombreux secteurs (banques, assurance, agriculture, commerce…), le Maroc, premier investisseur en Afrique de l’Ouest, constituera pour les pays de la CEDEAO une plateforme pour accéder au marché européen et permettra à ce groupement de tirer pleinement profit de l’expérience du Royaume dans différents domaines, estime-t-on.  Fin