La Commission du bassin du lac Tchad (CBLT), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et leurs partenaires ont dévoilé ce 29 janvier 2025 le Fonds spécial de mise en œuvre multipartenaire (SMDF) et la Facilité de financement Nexus (NFF). C’est au premier jour du 5ème forum des gouverneurs du bassin du lac Tchad qui se tient du 29 au 31 janvier 2025 à Maïduguri au Nigeria.

Selon le communiqué de presse qui annonce la nouvelle, ces mécanismes visent à renforcer la résilience, promouvoir un développement durable et consolider la paix dans une région «gravement touchée par l’insécurité et les déplacements forcés». En effet, rappelle le document, en novembre 2024, plus de 6 millions de personnes constituées de déplacés internes, retournés et réfugiés, subissaient encore les effets «dévastateurs» de la crise de Boko Haram, particulièrement pour les femmes et les jeunes.

Le SMDF, peut-on lire, soutient directement la Stratégie régionale pour la stabilisation, le redressement et la résilience (SR-SRR) des zones affectées par Boko Haram dans le bassin du lac Tchad en renforçant la capacité de la CBLT à coordonner efficacement les efforts de stabilisation, à renforcer la résilience et à favoriser la cohésion sociale. «La CBLT encourage l’harmonisation des politiques et des protocoles régionaux pour faciliter la réconciliation et la réintégration des anciens combattants de Boko Haram dans les communautés locales».

Le NFF, quant à lui, introduit un modèle de financement flexible et pluriannuel conçu pour harmoniser les efforts humanitaires, de développement et de consolidation de la paix. «En mettant l’accent sur des solutions portées localement, il renforce la réponse régionale aux défis complexes», précise le document.

Plus d’un million de personnes ont retrouvé leur domicile, 100.000 insurgés démobilisés

Ces mécanismes viennent en appui à la Stratégie régionale pour la stabilisation, le redressement et la résilience qui a permis ces six dernières années, d’après le Secrétaire exécutif de la CBLT Mamman Nuhu, le retour sécurisé de plus d’un million de personnes déplacées, la réhabilitation d’infrastructures essentielles, la création d’opportunités économiques et la démobilisation de plus de 100 000 individus du groupe Boko Haram et des territoires autrefois sous leur contrôle. «Avec le soutien du SMDF, ces efforts se poursuivront avec une meilleure coordination, l’une des priorités clés étant le renforcement de la collaboration avec les organisations de la société civile (OSC), piliers essentiels de solutions locales et durables“, a déclaré l’Ambassadeur Mamman Nuhu.

Depuis 2019, la facilité régionale de stabilisation (RSF), un pilier central de la SR-SRR, a touché 1 357 713 personnes, dont 726 222 femmes, en améliorant la sécurité, l’accès aux services et les opportunités économiques. Ces résultats sont renforcés par des expériences réussies de collaboration avec les acteurs humanitaires, de développement et de consolidation de la paix dans toute la région, souligne le communiqué de presse.

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Le lancement du SMDF et du NFF change la donne pour la collaboration entre les acteurs humanitaires, du développement et de la consolidation de la paix. Ces mécanismes novateurs visent à impulser un véritable changement, à transformer des vies et à bâtir une résilience durable pour des communautés confrontées à l’instabilité depuis bien trop longtemps. Le PNUD reste résolument engagé dans cette démarche, en garantissant des solutions pérennes qui améliorent concrètement la vie des populations du bassin du lac Tchad“, s’est engagée Mme Ahunna Eziakonwa, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Administratrice assistante du PNUD et Directrice régionale pour l’Afrique.

Le communiqué précise que le SMDF a déjà reçu le soutien de plusieurs partenaires «engagés», dont la République fédérale d’Allemagne et la Suède.