Le Bureau de liaison de l’Union africaine au Tchad a organisé ce soir une cérémonie dans un hôtel de la place pour commémorer la 59ème journée de l’Afrique.

La 59ème journée de l’Afrique, célébrée ce 25 mai 2022, est placée sous le thème de l’année de la nutrition, avec le sous-thème : « bâtir une résilience en matière de sécurité nutritionnelle sur le continent africain : renforcer les systèmes agro-alimentaires et les systèmes de santé et de protection sociale pour accélérer le développement socio-économique et du capital humain ».

La cérémonie a commencé par les hymnes de l’Union africaine et du Tchad. Puis c’est le chef du Bureau de liaison de l’UA et haut représentant du président de la Commission pour le suivi de la transition au Tchad, Basile Ikouebé qui a livré le message de Moussa Faki Mahamat à l’assistance composée d’officiels tchadiens, de diplomates et ressortissants de pays africains.

« Plus que par le passé, les défis sont toujours plus nombreux et plus complexes », a reconnu Moussa Faki Mahamat. Il cite, entre autres, le terrorisme, l’extrémisme violent, la criminalité transfrontalière, le trafic d’êtres humains, de drogue et d’armes. De même, poursuit le message, le continent fait face au « désastre » généré par la « mauvaise gouvernance » que n’arrive plus à dissimuler l’exigence de transparence imposée par une population de plus en plus ouverte sur le monde par le biais des nouvelles technologies de l’information et de la communication. « Les phénomènes tels que la corruption, les conflits intercommunautaires, les vagues récentes de changements non constitutionnels sont les avatars les plus visibles de cette gouvernance », déplore le président de la commission de l’UA.

Moussa Faki Mahamat énumère aussi la crise sanitaire liée à la Covid-19, la crise économique qui « s’abreuve du fardeau » de la dette, de la crise climatique et le récent conflit entre la Russie et l’Ukraine qui a bouleversé « le fragile équilibre » économique et accentué l’insécurité alimentaire. Pour lui, il faut des « réponses urgentes » à ces défis. Il a salué la riposte des dirigeants africains à la Covid-19 et la mise en marche de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAf) qui fait de l’Afrique le premier marché commun dans le monde. Moussa Faki conclut que « les résultats n’ont pas toujours été à la hauteur de nos ambitions mais nous sommes sur le bon chemin ».

Prenant la parole à son tour, le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Oumar Ibn Daoud a souligné que cette journée traduit « le combat de tout un continent pour sa libération, son développement socio-économique et son intégration ».  Pour lui, le thème de cette année vient à « point nommé » car l’Afrique connait les « pires conséquences » de la pandémie de Covid-19, de la crise alimentaire, du changement climatique.

Oumar Ibn Daoud invite donc à investir « massivement » dans l’agriculture et l’élevage pour assurer l’autosuffisance alimentaire. Il se réjouit tout de même des initiatives comme le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), la ZLECAf qui constituent à son avis, autant d’opportunités pour changer le visage de l’Afrique.

A noter que la journée de l’Afrique commémore la création le 25 mai 1963 à Addis-Abeba en Ethiopie de l’Organisation de l’unité africaine avec pour objectifs notamment de contribuer à la décolonisation totale de l’Afrique et de réaliser l’unité du continent. Dans sa mutation, l’OUA est devenue UA (Union africaine) en 2022.