Au quartier Baguirmi, dans le premier arrondissement de Koumra, un espace appelé “Axe Lourd” accueille une multitude de cabarets, cafétérias, alimentations et points de grillade de viandes de bœuf et de porc. Cet endroit très fréquenté par les consommateurs de boissons traditionnelles et modernes attire hommes, femmes, jeunes et enfants. À partir de 250 FCFA, chacun peut se faire servir une portion de viande. Mais ces lieux présentent des conditions d’hygiène alarmantes, mettant en danger la santé publique.

Parfois, des femmes de retour du marché, paniers en main, font escale pour déguster quelques morceaux de viande grillée avant de rentrer préparer leurs repas. Cependant, ces points de grillade sont marqués par des problèmes d’insalubrité : absence de savon pour laver les mains ou les ustensiles, manque de nettoyage régulier, manipulation de la viande sans blouse ni gant, et infestation de mouches. Les tables et accessoires de service sont souvent partagés entre les clients et ces insectes, au grand désarroi des consommateurs.

De la viande fraîche, non couverte, est fréquemment laissée à la merci de la poussière et des mouches. Si certains bouchers prennent le temps de tremper la viande dans de l’eau bouillante avant de la griller, d’autres ne s’en donnent pas la peine.

« Avant, nous couvrions les viandes non grillées avec des emballages car la mairie effectuait des contrôles réguliers, parfois sanctionnés par des amendes. Mais depuis quelque temps, ces inspections sont devenues rares. C’est seulement quand nous voyons les agents d’hygiène que nous prenons des précautions », explique un boucher.

Exaucé, un marchand ambulant rencontré près d’un point de grillade, partage son mécontentement. « Parfois, les bouchers se mouchent sans se laver les mains, mais comme nous avons déjà commandé, nous n’avons pas d’autre choix que de continuer à manger. La mairie doit imposer des sanctions rigoureuses pour le non-respect des règles d’hygiène », suggère-t-il.

Nguemadjita, un autre client, déplore la présence de bidons d’eau utilisés par les clients, souvent couverts de mouches, et l’absence de poubelles pour les déchets. Il avertit que cette négligence pourrait engendrer des maladies telles que le choléra, la fièvre typhoïde ou la tuberculose. Il appelle le service d’hygiène et d’assainissement à intervenir pour protéger la santé publique.

Cette situation interpelle non seulement les autorités municipales, mais aussi les associations locales qui doivent dénoncer ces manquements. Des mesures rigoureuses doivent être prises pour garantir la salubrité dans ces lieux et préserver la santé des habitants de Koumra.

Alex Loubadjo Djassibaye