“Briser les chaînes de l’exploitation du travail des enfants dans la province du Mandoul au Tchad” est le nouveau projet de l’Association pour la Récupération des Enfants et la Défense des droits de l’Homme (ARED) financé par Woord en Daad, un bailleur néerlandais. La cérémonie du lancement officiel a eu lieu mardi au centre de lecture et d’animation culturelle de Koumra.
Dans son mot de bienvenue, le maire de la ville de Koumra, Guidimbaye Madjiro Christian, a indiqué que ce n’est un secret pour personne que le Mandoul est pauvre car cette province demeure pourvoyeuse de la main d’œuvre infantile à l’exploitation du fait des enfants bouviers, les fonctionnaires de la rue de 40m…
Le coordonnateur de l’ARED, Madjiyera Ngar Alkoa a affirmé que son association, dans ses stratégies de défense des droits humains et des enfants, n’a cessé de faire des analyses mais aussi recherché des solutions à ces maux. C’est dans cette optique que le partenaire néerlandais, la Fondation Woord en Daad, une organisation d’obédience chrétienne a répondu favorablement à son appel en acceptant de financer ce projet pour cinq ans.
“La protection des enfants nécessite l’implication de tous les acteurs car ces derniers sont trop souvent exposés et victimes de toute une kyrielle des cycles de violences relevés dans le Mandoul”, soutient-il en citant les enfants bouviers, chameliers, victimes de mariage précoce, victimes d’exploitation dans les mines d’or, domestiques, victimes de mendicité …
Toutes ces formes de traite et d’exploitation des enfants, dit-il, remettent en cause leur dignité malgré des dispositions légales nationales et internationales ratifiées et adoptées par le Tchad. Il a attiré l’attention des autorités administratives, judiciaires, sécuritaires, traditionnelles, les parents ainsi que les organisations de la société civile à assumer leur responsabilité.
Le secrétaire du département du Mandoul Oriental, Abdoulaye Djibrine Issa, trouve dans son discours de lancement qu’au Tchad, la situation de la femme et de l’enfant préoccupe les pouvoirs publics et les acteurs de la société civile ; ce qui justifie les colloques, conférences, forums…mais cette situation reste toujours un défi à relever. “La prévalence de la traite des personnes, les exploitations dans l’agriculture, l’élevage, la pêche, les zones d’orpaillage, l’exode rural, le mariage précoce ou forcé…sont très élevés et favorisent la pauvreté dans les familles”, témoigne l’autorité en félicitant l’ARED et ses partenaires qui mènent sans relâche le combat contre la traite des personnes et la promotion des droits humains.
Il faut noter que ce projet touche Dembo, Moissala, Bedjondo, Péni, Goundi et Koumra.
Alex Loubadjo Djassibaye, correspondant à Koumra