La loi interdit la coupe abusive de bois sur toute l’étendue du territoire national pour protéger l’environnement. Mais avoir accès au gaz butane dans les ménages demeure toujours un luxe pour une bonne frange de la population du Mandoul. Jusqu’aujourd’hui, le fagot et le charbon sont les plus utilisés dans les ménages. Ce dernier temps, les agents forestiers communément appelés “bogobogo” et les vendeurs de charbon sont souvent en conflit.

Chaque jour, on assiste à des bras de fer entre ces agents et les vendeurs sur la voie publique ou dans les quartiers de la ville. Ils saisissent les charbons des mains des commerçants et les revendent à la population. Certaines sources indiquent qu’ils convoient ces charbons dans les grandes villes comme N’Djamena. Impuissants, les vendeurs de charbon ne savent à quel saint se vouer devant un agent forestier armé de gourdin et de fusil.


Djassira Benoudjita , habitant le village Kol situé à 5 km de la ville venu vendre un sac de charbon finalement arraché, raconte sa mésaventure : ” J’ai passé une semaine en brousse pour monter un four de bois et avoir un sac de charbon afin de vendre à Koumra. Arrivé à l’hôpital Seymour, un agent forestier m’arrête et m’intime l’ordre de descendre le charbon sinon je serai arrêté et que je payerai 15000f comme amende. Pris de peur, je lui ai remis le sac et je suis reparti main vide à la maison, voyant ainsi ma femme et mes enfants gangrenés par la faim“.


Quant à Martine Neloumta , vendre le charbon à Koumra est devenu un jeu de chance. Il arrive qu’on t’arrête ou que tu passes inaperçu pour faire ton marché et rentrer. Aujourd’hui, pour contrecarrer ces agents des eaux et forets, les vendeurs de charbon adoptent une stratégie lorsqu’ils sont poursuivis par les bogobogo. Ils se munissent d’une machette et déchiquettent le sac pour éparpiller le charbon, ainsi les forestiers ne peuvent plus le ramasser.

Alex Loubadjo Djassibaye, correspondant à Koumra