Si par le passé, le métier de boucher était pratiqué en grande partie par des adultes, ce dernier temps, la tendance s’est renversée car les jeunes s’y sont mis en grand nombre.
Du marché moderne en passant par les points de grillade de Koumra, on trouve en majorité des jeunes qui trouvent leurs comptes dans cette activité génératrice de revenus. Un tour au marché moderne nous a permis de nous rendre à l’évidence.
Ngominan Alex, vice-président de l’association des bouchers s’en explique.
“Je me suis retrouvé dans cette activité du simple fait qu’on ne peut pas seulement réussir à l’école. J’achète les boeufs pour les tuer avant de vendre la viande. Sur un boeuf, je peux trouver un bénéfice qui m’arrange. J’ai également quelques jeunes qui m’aident. En vendant des parties que je leur donne, ils trouvent leurs forfaits mais je ne les paye pas”.
Pour lui, être boucher n’est pas une mauvaise chose ni quelque chose réservé à une certaine catégorie de personnes comme pensent d’aucuns. Il a fini par demander aux jeunes de ne pas hésiter à embrasser ce “business”.
Ngueabaye Charles, lui, a fait neuf ans dans ce métier. “J’ai fréquenté jusqu’en terminale mais je n’ai pas eu de soutien, c’est pourquoi je suis devenu boucher. Cela me permet de prendre soin de ma famille car si je vole ou je ne fais que trainer dans le quartier on parlera mal de moi ou je risque de me retrouver à la maison d’arrêt. Ici je travaille avec un patron qui tue le bœuf et moi je vends la viande en détail”, justifie-t-il.
Masdingam Arsène dit Obassi, aide-boucher renchérit. << Je suis bachelier mais le manque de soutien m’a empêché d’aller étudier, raison pour laquelle j’ai embrassé ce métier depuis 9 ans car je ne veux pas déranger les parents pour avoir des jetons. C’est grâce à ce travail que je fais des tontines, je paye mon loyer et m’occupe de ma petite famille”, se félicite-t-il.
Même dans les quartiers de la ville, les points de grillade de la viande de porc sont créés par les jeunes et sont fiers de leur métier. Il faut noter aussi que la plupart de ces jeunes bouchers sont instruits, d’aucuns ont leur BEF, d’autres le baccalauréat.
Alex Loubadjo Djassibaye, correspondant à Koumra