Kassamba Kaltouma une des rares femmes tchadiennes spécialisée dans la couture masculine. Tchadinfos s’est invité dans l’univers de cette dame qui exerce un métier exigeant et toujours considéré comme masculin.

Elle est entrée là par curiosité et y est restée par passion. Sinon, rien ne prédestinait à cette secrétaire de bureau de formation à devenir couturière.

Elle démissionne d’une banque de la place où elle officiait comme “manipulatrice’’ pour réaliser son rêve de toujours, celui d’être une entrepreneuse et – ”travailler pour moi-même” dit-elle.

Pour devenir chef d’entreprise, Kassamba Kaltouma a tout essayé : petit commerce ; boutiques ; salon de coiffure ; voyages et elle a même essayée dans la conduite de taxi. Et ce n’est qu’à partir de 40 ans qu’elle commence à s’intéresser à la couture.

Cette mère de famille est avant tout une autodidacte. Mais s’il faut remonter le temps, l’on se rend compte que ce talent qui sommeillait en elle lui vient de sa mère. Etant petite, sa mère l’initiait à faire les ourlets.

Sa mère, fonctionnaire, ne lui a jamais conseillée d’embarrasser une carrière à la Fonction publique. « Ma mère quand elle rentre du boulot, elle faisait les gâteaux, les tricots pour les vendre et elle nous tirait toujours vers l’entrepreneuriat », confie-t-elle.

L’avènement de l’internet a été une aubaine pour Kassamba Kaltouma. Elle a réussi à affiner son talent de couturière grâce aux tutoriels et autres recherches qu’elle trouvait sur le web.

Depuis une dizaine d’années déjà, Kaltouma gère son atelier spécialisé dans la couture de chemise et pantalon pour homme.

« La couture masculine est très exigeante et ça contient beaucoup de détails. Pour les femmes, tu peux gâter l’habit et après tu arranges pour dire que c’est un modèle. Par contre chez les hommes, il faut être attentionné et concentré pour ne pas faire du n’importe quoi », raconte-t-elle.

Sa seule difficulté, dit-elle, est le fait qu’elle doit fermer automatiquement sa boutique à partir de 17h quelle que soit son occupation pour faire le marché avant d’aller préparer. « J’ai un mari très compliqué qui ne mange pas la nourriture des bonnes et c’est moi qui dois aller préparer » confie-t-elle.

Comme elle s’est battue pour frayer son chemin,  Kassamba Kaltouma a signifié à ses enfants qu’ils doivent aussi se battre pour leur survie. « La vie est très dure et tous les jeunes doivent comprendre cela » conseille-t-elle.