Une réunion de plaidoyer pour la vaccination contre la poliomyélite s’est tenue ce jour à Gounou-Gaya, chef-lieu du département de la Kabbia, province du Mayo-Kebbi Est. Une campagne de masse contre cette maladie va se dérouler du 10 au 13 juin dans le département.

« Le Tchad a, pour une première fois en 2016, éradiqué complètement la polio. C’est un phénomène mondial et comme le virus circule toujours à travers nos frontières, surtout dans le bassin du Lac Tchad, il faut se faire vacciner. Le Nigeria avec les conflits frontaliers n’est pas parvenu à immuniser sa zone. Partout où il y a des zones des conflits, la vaccination ne se passe pas bien ( RDC, Afghanistan, Sud Soudan, etc.) », souligne le médecin-chef du district sanitaire de Gounou-Gaya, Dr Gouara Yves, déplorant des rumeurs, réticences et refus enregistrés lors des campagnes de vaccination.  « C’est un problème d’engagement communautaire.  Il faut que les gens acceptent la vaccination. Si la population était vaccinée à 90% lors des campagnes de routine , on n’aurait même pas besoin de faire les campagnes de masse », se désole-t-il.

Dr Gouara Yves prévient que la poliomyélite est une maladie invalidante, mais que les mesures sont prises pour mener la lutte. « Pour le district de Gounou-Gaya, on a 25 centres de santé qui tous sont équipés de réfrigérateur solaire. Il n’y a aucune raison de ne pas vacciner les enfants. Il faut que les gens s’y mettent. C’est une maladie invalidante mais qui est facile à éradiquer.  Juste deux gouttes ».

Dans le département de la Kabbia, la campagne de masse contre la polio, couplé au déparasitage des enfants de 0 à 59 mois, et à la supplémentation en vitamine A,  va s’étaler du 10 au 13 juin, annonce la représentation nationale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « La poliomyélite n’est pas une nouveauté. Chaque année, on en parle. Si tous les ans on revient dessus, c’est parce que le mal continue toujours à circuler. Elle est présente du fait que pendant les vaccinations de routine, il est difficile d’atteindre tous les enfants. Ce n’est pas tout le monde qui sort son enfant », constate-t-elle.