Dans le cadre des deuxièmes journées scientifiques et partenariales des écoles doctorales qui se tiennent du 13 au 15 janvier à l’université de N’Djaména, une conférence placée sous le thème : « rédaction scientifique » a été présentée par le Professeur Mahmout Yaya.
La présentation du Prof Mahmout Yaya est structurée en quatre parties à savoir : les enjeux de la rédaction scientifique ; ses étapes ; la soumission du manuscrit et la conclusion. « Pourquoi doit-on publier quand on s’inscrit en thèse ? La charte du travail dit avant de présenter son travail, on doit faire au moins une publication. Ça devient une obligation pour le doctorant. La production est un enjeu majeur pour tout chercheur », introduit-il, devant une assistance composée d’éminents chercheurs nationaux et internationaux.
« Est-ce que le travail est directement relié à un sujet d’actualité ? Est-ce une proposition de solution à un problème qui se pose ? Si la réponse est oui, alors en ce moment, il faut se préparer à rédiger un manuscrit. Quel type d’article veut-on écrire ? S’agit-il d’un travail complet ? il s’agira de montrer comment son travail est novateur », ajoute Prof Mahmout Yaya.
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On peut aussi écrire une brève communication, propose-t-il. « C’est une communication rapide mais très significative et originale. Quand vous faites une activité de recherche et que vous trouvez quelque chose de nouveau, il faut tout de suite écrire sur le sujet », recommande-t-il. Mahmout Yaya poursuit que le chercheur doit trouver un angle d’attaque pour se faire « mousser ».
Quant à l’architecture générale d’un article scientifique, il cite la méthode standard : « le titre, les auteurs, le résumé, les mots-clés, le corps du texte ( introduction, matérielle et méthode, résultats et discussions, conclusion) ».
Si un chercheur travaille sur un thème, il doit faire la veille informationnelle c’est-à-dire traquer toutes les informations qui concernent son sujet. « A partir de là, on peut rédiger sa discussion. C’est la partie la plus importante d’un article. Il faut savoir vendre ses données. On doit montrer en quoi notre travail apporte un plus aux connaissances actuelles. On doit faire reculer les limites de la connaissance », lance-t-il.
La conclusion d’un article scientifique est différente de son résumé. « Le plus souvent, les gens confondent ça. On doit énoncer les résultats expérimentaux importants ; indiquer les utilisations et les extensions ; suggérer des travaux futurs et souligner ceux qui sont en cours s’il y en a », conseille l’ancien recteur de l’université d’Abéché. Quand on soumet son article à un éditeur, dit Prof Mahmout Yaya, c’est l’occasion d’interagir avec lui. « On écrit une lettre de motivation. Vous devez influencer la décision du rédacteur en chef de l’édition pour une évaluation ultérieure par les pairs ».
Pour le recteur de la zone Sud, il faut choisir la bonne revue pour y faire publier son article. « Les revues sont classées selon leur facteur impact. Il faut être modeste. Ne choisissez pas une revue avec un fort facteur d’impact. Il faut choisir une revue de sa taille. En fonction de son lectorat cible et de son domaine, il faut dresser une liste de trois revues puis les classer en fonction de leur facteur d’impact. Puisque vous aviez choisi une revue, il faut vraiment lire et relire l’Instruction aux auteurs. C’est très important. »
Enfin, Prof Mahmout Yaya conseille aux doctorants d’avoir une bonne méthodologie de travail; de respecter les recommandations des examinateurs et éditeurs; de soigner leur présentation. “Il ne faut pas se décourager en cas de rejet”, encourage-t-il.