Courroucés parce que non sollicités pour la couverture du pré-dialogue avec les politico-militaires, à Doha, au Qatar, des organisations professionnelles des médias, patrons de presse et promoteurs des médias électroniques annoncent une journée sans média le 19 mars. Ils s’appellent à resserrer leur rang et à éviter des guerres de leadership.
L’Union des journalistes du Tchad (UJT), l’Association des éditeurs de la presse privée du Tchad (AEPT), l’Association des techniciens de communication du Tchad (ATCOM), la Société pour le développement des médias en Afrique (SODEMA), des directeurs des radios et télévisions privées, des journaux et des médias électroniques ont, par un point de presse, ce jour, tenu à prendre à témoin l’opinion publique de leur « exclusion dans son ensemble » du dialogue préliminaire entre les politico-militaires et le gouvernement tchadien.
Ces représentants de journalistes et patrons d’organes de presse avancent que des contacts ont été pris avec quelques journalistes à travers leurs rédactions respectives par les responsables de la sous-commission communication et information du Comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI) pour le voyage de Doha. « Des documents de voyage ont été collectées avant d’être restitués quelques jours plus tard sans explication », regrettent-ils, dénonçant l’empêchement d’une bonne partie des Tchadiens de leur droit à l’information.
Non seulement, fustigent-ils, la presse privée a été écartée par les lobbies bien constituées, mais le budget dégagé par le CODNI pour aider la presse privée à travers des inserts dans les journaux et des émissions radio télévisées n’est « jamais » parvenue dans les rédactions. « Aussi, nous apprenons qu’une somme colossale serait débloquée et donnée à un média international pour mieux couvrir tout le processus alors que l’événement se passe ici chez nous ».
Au vu de ces raisons, la presse privée s’appelle à fermer boutique le 19 mars pour protester contre cette « marginalisation » dont elle est « souvent » victime.
Ils appellent les confrères à l’unité. « Personne n’a le monopole dans ce secteur et il est temps d’enterrer nos haches de guerre », lancent-ils.
Si les autorités de la transition continuent à « négliger » la presse privée, d’autres actions d’envergures seront menées, préviennent ces organisations et représentants des médias.