Elles sont nombreuses à être victimes de maltraitance dans leurs familles adoptives. A l’occasion de la journée internationale de la fille, Tchadinfos.com vous retrace l’histoire d’une jeune fille maltraitée par sa famille adoptive.

Elle doit se lever à 5h du matin pour faire le petit déjeuner aux enfants et à son oncle. Marie Lord*, jeune fille de 10 ans vit avec sa tante maternelle (petite sœur de sa maman) à N’Djamena. Cette fille est logée chez celle-ci depuis près de 5 ans. Sa maman vit au village, à l’extrême sud du pays. Comme d’habitude, la fillette s’occupe des travaux domestiques. Laver le linge, nettoyer la maison, faire la vaisselle, s’occuper des deux enfants (4 ans et 8 ans)  de sa tante et faire le repas de la maison. Elle ne sait faire que les activités ménagères.

Mesurant à peine 1 mètre, la petite fille au teint marron,  aux yeux noirs et des dents jaunâtres affiche un visage bien pâle et triste. Une tristesse qu’elle nourrit au jour le jour. N’ayant aucun droit de sortir s’amuser avec les voisins ou avec ses petits cousins, la petite Marie Lord doit s’isoler toute seule à la véranda après ses travaux ménagers. Tandis que les autres enfants de la famille sont scolarisés, Marie Lord n’a le droit que de s’occuper de la maison.

« Au départ, ma tante a rassuré ma mère que je serai inscrite à l’école et qu’elle me voyait aussi comme sa propre fille. Mais je me suis rendu compte que ce n’était que des paroles en l’air et voilà qu’elle me traite comme une vulgaire étrangère », livre-t-elle avec une voix mal assurée.

A son âge, Marie Lord n’a toujours pas mis pieds à l’école. Une jeune analphabète du 21ème siècle vivant à N’Djamena, capitale du Tchad.

Comme elle, nombreuses sont ces filles qui passent leur enfance et adolescence à faire des travaux ménagers de femme. Souvent, les filles hébergées en famille d’accueil ne reçoivent aucune aide quand elles sont malades. Elles sont beaucoup plus exclues des repas familiaux. Tenues à l’écart, insultées, elles sont aussi victimes des coups, de harcèlement sexuel et de viol.

Depuis 2012, la Journée internationale de la fille est célébrée chaque année le 11 octobre. Cette Journée vise à mettre en lumière les besoins des filles et à répondre aux défis auxquels elles font face. Cette Journée promeut également l’autonomisation des filles et l’exercice de leurs droits fondamentaux. Pour cette édition, le thème retenu est « les filles : une force libre et inarrêtable. » « Nous devons défendre l’égalité des droits et donner aux filles les moyens de faire entendre leur voix et d’exercer une influence dans nos familles, nos communautés, nos pays. Les filles peuvent être de puissants agents de changement et rien ne devrait faire obstacle à leur pleine participation dans tous les domaines de la vie  », a déclaré António Guterres, Secrétaire général de l’ONU.