La présidentielle du 11 avril, la Covid-19, le décès du général Routouang ou encore le rapport d’International Crisis Group sont notamment les sujets qui font l’actualité de la semaine du lundi 25 au dimanche 31 janvier 2021.

« Les Tchadiens iront aux urnes dans 76 jours »

Commençons cette revue de presse par l’actualité sur l’élection présidentielle qui aura lieu le 11 avril 2021. Le Progrès se projette déjà en en annonçant « Les Tchadiens iront aux urnes dans 76 jours » dans sa parution du lundi 25 janvier. Ce quotidien cite le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui renseigne que le processus évolue bien et que le délai sera tenu.

Au sujet justement de la présidentielle, N’Djamena Hebdo souligne que le Mouvement patriotique du salut (MPS) et ses alliés « ont hâte d’y aller ». Tandis que du côté de l’opposition, c’est « l’inertie », ajoute-t-il. Pour N’Djamena Hebdo, le parti au pouvoir balise le terrain depuis quelque temps et, « sauf retournement inattendu, l’actuel chef de l’Etat sera investi candidat du MPS lors du congrès extraordinaire prévu le 6 février 2021 ». Du côté de l’opposition, « beaucoup de partis ne se positionnent pas ouvertement pour cette échéance », constate ce journal.

C’est dans cette ferveur pré-électorale que Kassiré Coumakoye apporte son soutien à la candidature du président Déby. Le Progrès du mercredi 27 janvier rappelle que c’est lors d’un point de presse tenu le 23 janvier pour commémorer le 29e anniversaire de son parti, le Viva-RNDP (Rassemblement national pour la démocratie et le progrès), qu’il a fait cette annonce. « Pour le Viva-RNDP, le maréchal du Tchad, Idriss Déby Itno est un candidat idéal, incarnant l’espoir, la paix, la rédemption nationale et la sécurité au-delà de nos frontières », s’est-il justifié, dans des propos repris par ce quotidien. Mais L’Observateur rétorque que c’est du « déjà vu ! » au sujet de l’alliance entre le Viva-RNDP et le MPS. En référence à l’alliance de longue date entre ces deux formations politiques.

« La Covid : ce viatique politique inespéré »

Evoquons cette fois-ci la pandémie de Covid-19 qui, selon l’hebdomadaire Le Pays, a profité au chef de l’Etat tchadien. « Alors que l’année commençait sous de mauvaises perspectives, les cours du pétrole remontant difficilement, les services de la dette devenant de plus en plus pesant et que le processus électoral a du plomb dans l’aile, l’arrivée de la pandémie a rabattu toutes les cartes en sa faveur », affirme le journal de Madjiasra Nako. Ce journal étaye cette affirmation en indiquant que le chef de l’Etat qui « est entré en campagne électorale dès le mois de février (2020) », bat campagne avec « l’argent de la communauté internationale », que le processus électoral, « biaisé depuis le début », s’est poursuivi, que la pandémie a permis au gouvernement de « disposer d’importantes ressources grâce à l’appui des partenaires mais aussi à la suspension du service de la dette », que pendant ce temps, l’opposition a « été interdite de tout mouvement au nom de la Covid ». D’où, conclut Le Pays, « Au final, Idriss Déby Itno aura été le seul bénéficiaire du coronavirus ». N’Djamena Hebdo ne dit pas autre chose en écrivant, dans son éditorial, que le coronavirus a été, « ces derniers mois, l’alibi brandi par le ministère de la sécurité publique pour interdire systématiquement toute manifestation hostile au régime », alors que, poursuit-il, « dans le même moment, le président Déby a multiplié des tournées en provinces, mobilisant des milliers de personnes à chaque étape ». Le journal exige donc que les mêmes règles soient appliquées à tout le monde. « Vivons tous avec le coronavirus, nuit et jour dans le respect des mesures barrières ! », interpelle-t-il, en plaidant pour la levée du couvre-feu qui est systématiquement renouvelé depuis pratiquement dix mois.

Le rapport de la discorde

Venons-en à ce rapport d’International Crisis Group sur l’armée tchadienne qui a défrayé la chronique. « Dans un rapport de plus de 40 pages, intitulé : ” Les défis de l’Armée tchadienne”, publié le 22 janvier dernier, International Crisis Group dénonce l’impunité, l’absence de la méritocratie, le clanisme, le communautarisme, la corruption et le trafic d’influence au sein de l’Armée Nationale Tchadienne », relève L’Observateur qui évoque « un document qui donne de l’insomnie ». N’Djamena Hebdo traite également ce sujet en  pointant une armée tchadienne « porteuse de crises ». Selon ce journal, l’armée tchadienne, forte d’environ 65.000 hommes, est considéré comme « la mieux aguerrie de l’espace sahélien et jouit depuis une dizaine d’années, d’une réputation internationale dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ». Mais, tempère N’Djamena Hebdo, « cette bonne réputation, loin de faire l’unanimité, cache un côté sombre qui met à mal sa cohésion et pourrait éventuellement être sources de graves crises, si aucune réforme d’envergure n’est envisagée à court terme ». Mais ce n’est pas l’avis du ministre délégué à la présidence de la République chargé de la défense, Mahamat Abali Salah. International Crisis Group « essaie, de façon insidieuse et sur la base d’éléments subjectifs, de discréditer l’Armée Nationale Tchadienne », a-t-il déclaré lors d’un point de presse, relayé par L’Observateur. « Il s’agit plutôt d’un rapport tronqué, partial et tendancieux… », a-t-il poursuivi.

« Le général Routouang a passé l’arme à gauche »

Restons sur l’armée tchadienne pour dire qu’un de ses officiers, le général de corps d’armée et député, Routouang Yoma Golom, s’est éteint le 22 janvier 2021. C’est la livraison du quotidien Le Progrès du lundi 25 janvier qui nous l’apprend à un travers un article intitulé : « Le général Routouang a passé l’arme à gauche ». Ce journal recense les nombreuses fonctions occupées par le défunt : secrétaire général du MPS (le parti au pouvoir), député (deux fois président de commission), ministre plusieurs fois (Justice ; Défense nationale ; Agriculture ; Postes et Télécommunications ; Administration du Territoire ; Commerce et Industrie ; Intérieur, Sécurité publique et Immigration). C’est en reconnaissance du service rendu à la nation que le chef de l’Etat, dans un tweet repris par Le Progrès a écrit : « Notre pays perd un de ses dignes fils, un officier général de grande valeur, un administrateur rompu et un sage à l’expérience éprouvée ».

N’Djamena Hebdo lui consacre également ses colonnes avec un « Adieu, Gal Routouang ! ». En adressant aux familles biologique et politique du défunt ses « sincères condoléances », N’Djamena Hebdo souligne que le Tchad pleure un homme dont « le parcours témoigne des énormes sacrifices qu’il a consenti au service de la Nation ».

La grève générale dans le secteur public impacte les établissements scolaires privés

Terminons cette revue de presse par les répercussions de la grève qui paralyse le secteur public depuis le 11 janvier 2021. « Des élèves du public perturbent ceux du privé », titre le quotidien Le Progrès du mardi. Ce journal constate que si certains établissements privés fonctionnent avec des précautions, d’autres sont « victimes de manifestations d’élèves du public ». Et de souligner que même des badauds « s’infiltrent parmi les manifestants pour donner à ce mouvement une autre tournure ».

N’Djamena hebdo renchérit que quelques établissements privés sont « contraints de suspendre les cours suite aux attaques des manifestants ». « Devant cette situation, les regards sont orientés vers le gouvernement dont la réaction est déterminante », interpelle-t-il.