SOCIÉTÉ – A l’occasion de la célébration de la journée mondiale du réfugié (JMR) ce 20 juin, le Haut-commissariat des réfugiés au Tchad a organisé une conférence-débat à l’université Hec-Tchad. La thématique du débat porte sur « l’éducation comme instrument de protection et de cheminement avec les réfugiés ».

L’accès à l’éducation des réfugiés est une problématique centrale pour le Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (UNHCR) au Tchad et son partenaire, le gouvernement tchadien. C’est ainsi qu’une conférence-débat relative à cette thématique a été organisée ce 20 juin, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale du réfugié, à l’université Hec-Tchad. Objectif : débattre avec les réfugiés et les étudiants des enjeux qu’elle représente.

Le choix du thème découle de son importance, voire son impact. « L’éducation comme instrument de protection et de cheminement avec les réfugiés » se débat sous deux prismes : le rôle de l’école et les avancées de l’Etat tchadien dans l’éducation des réfugiés.

L’école : un lieu de protection, d’intégration et d’identification

Pour le panéliste Hamit Mahamat, l’école est un lieu de protection des réfugiés, de leur intégration, d’identification des problèmes du réfugié. Il rappelle par la suite l’arsenal juridique que dispose le gouvernement afin d’intégrer ce dernier dans le système éducatif. « Nous allons transposer la convention de Genève de 1951 et celle de l’Organisation de l’unité africaine de 1969 en des textes nationaux. Le dossier est en cours et avec la bénédiction de la Haye, nous espérons arriver à bout de cet effort considérable », explique Hamit Mahamat.


« le Tchad a fait des avancées considérables en matière d’éducation des réfugiés. Leur intégration dans le système éducatif tchadien est une illustration »

Yannick Yanky, expert du UNHCR
Les avancées du Tchad en matière d’éducation.

En matière d’avancée, le Tchad a fait un pas vers l’avant. Selon Yannick Yanky, un panéliste, « le Tchad a fait des avancées considérables en matière d’éducation des réfugiés. Leur intégration dans le système éducatif tchadien est une illustration ». Il faut souligner que les réfugiés centrafricains et soudanais ont intégré depuis 2003, pour les uns et 2018, pour les autres le système éducatif tchaden. Ce qui veut dire qu’ils étudient avec le même programme que les Tchadiens. En matière d’infrastructure, 21 collèges, 12 lycées et 75 écoles primaires ont été créés pour les réfugiés. Un effort qui fait du Tchad l’un des « premiers pays en matière d’intégration des réfugiés dans le système éducatif », explique l’expert du UNHCR, Yannick Yancky.


« Les réfugiés bénéficient du système éducatif au même titre que les Tchadiens ».

Abakar Farouck, étudiant à l’université Hec-Tchad ( Réfugié centrafricain)

Ces avancées ont été témoignées par les réfugiés eux-mêmes. Pour Abakar Farouck, étudiant à l’université Hec-Tchad, par ailleurs réfugié centrafricain, « les réfugiés bénéficient du système éducatif au même titre que les Tchadiens ».

Dr Ali Abderaman Haggar, fondateur de l’université Hec-Tchad
Ph Adelph / Tchadinfos.com
L’éducation est la clé de la réussite


Les réfugiés d’hier et ceux d’aujourd’hui ont un point commun : le malheur qui a frappé leur pays

Abderaman Ali Hagar, fondateur de l’université Hec-Tchad, un ex-réfugié

Pour le fondateur de l’université Hec-Tchad, Dr Ali Abderaman Haggar, « les réfugiés d’hier et ceux d’aujourd’hui ont un point commun : le malheur qui a frappé leur pays ». Lui-même réfugié pendant la guerre de 1979 au Tchad, Ali Hagar raconte son parcours à ceux qu’il appelle ses « frères ». « Nous sommes des frères (…) L’Afrique des frontières est une illusion. »  Le panéliste met un accent particulier sur l’éducation. Que cela soit celle des réfugiés ou les nationaux. « L’éducation est la clé de la réussite. »