Le jeune tchadien Rondouba Brillant a participé en début du mois d’aout au Dialogue annuel des jeunes leaders africains à Dar es Salam en Tanzanie. Il s’agit d’une initiative de l’Institut Mandela pour les études de développement (MINDS) qui a regroupé une centaine de jeunes leaders venus de plus de 45 pays africains. Rondouba Brillant nous parle de son expérience avec  les autres jeunes leaders africains durant cette rencontre.

Tchadinfos : M. Rondouba Brillant de quoi retourne ce Dialogue annuel des jeunes leaders africains à Dar es Salam?

Rondouba Brillant : Le Dialogue de la Jeunesse MINDS, cette année a porté sur les Elections et la Gouvernance en Afrique.  Mais, au-delà de ce thème, nous avons également eu à discuter des processus démocratiques, des réformes institutionnelles en Afrique, des défis de la jeunesse africaine, de la limitation des mandats présidentiels etc.

Tchadinfos : Parlant de la limitation des mandats, pensez-vous qu’elle peut contribuer à l’enracinement de la démocratie dans un pays ?

R.B : L’expérience sinon l’histoire l’a montré. Certains pays africains qui sont considérés comme les plus stables, démocratiquement parlant sont ceux-là qui ont su pratiquer l’alternance démocratique en tenant compte de la limitation des mandats. C’est par exemple le cas de la Tanzanie, du Benin ou de l’Afrique du Sud.  D’un autre coté, il est aussi à remarquer que la longévité au pouvoir d’une personne ou d’un clan peut parfois mettre en mal les institutions démocratiques préétablies. Elle peut conduire à des révolutions, des rebellions et autres crises. Ce qui se passe aujourd’hui au Gabon montre à bien d’égards que le besoin de changement peut parfois être non pas une nécessité mais un désir irrévocable du peuple de voir le pouvoir changer de main ou de clan.

Tchadinfos : comment avez-vous été sélectionnés ?

R.B : J’ai été sélectionné suite à un appel à candidature dont j’ai eu connaissance sur le net. Et là j’avoue que, nous, jeunes tchadiens sommes vraiment en retard sur ce point. Il y a plusieurs opportunités qui s’offrent à nous mais dont nous ne pouvons en bénéficier compte tenu, non seulement de la censure des réseaux sociaux mais aussi du cout de l’internet qui est  excessivement cher. J’ai donc été sélectionné suite à un certain nombre de critères qui témoignaient de mon sens du leadership et de ma vision innovante pour l’Afrique et sa jeunesse.

Tchadinfos : quels sont selon vous les défis qui s’imposent à la jeunesse africaine de nos jours ?

R.B : La jeunesse africaine s’est longtemps laissé endormir par des politiques qui ne privilégient pas à priori ses intérêts. Nous avons longtemps compté que sur l’Etat. Or, si nous voulons voir nos pays émerger, le moment est venu pour nous de compter plutôt avec l’Etat et sur nous-mêmes. Nous devons montrer à nos dirigeants que désormais nous sommes le présent de nos Nations et non l’avenir. Contrairement aux générations précédentes, la jeunesse africaine dispose d’un outil capable de lui permettre d’interagir afin d’œuvrer pour le développement du continent à savoir les Technologies de l’Information et de la Communication.