Jeudi 9 juin, le président du Conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Deby Itno  a appelé les détracteurs du pouvoir de transition à saisir sa main tendue et intégrer le processus de la transition.  Les Transformateurs sont-ils prêts à répondre favorablement à cet appel ? Réponse avec le président du parti les Transformateurs, Masra Succès.  

La main tendue. Dans une interview réalisée par la direction de la communication de la Présidence de la République, le président du Conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Deby Itno dit tendre encore la main à ses frères que ce soit des activistes, des partis politiques, des personnes ressources afin d’intégrer le processus de la transition.  

Au lendemain de cet appel lancé de son retour de Kouri Bougoudi, au nord du pays, le président du parti Les Transformateurs, Masra Succès affirme être prêt à saisir cette main tendue.  « Je veux saisir cette main. J’espère que dans cette main, il y a le comité paritaire qu’on doit mettre sur pied pour que l’ancien CODNI et ceux qui n’ont jamais fait partie du CODNI puissent ensemble co-définir à l’agenda les critères de juste représentation et la suite de cette transition de manière à ce qu’elle soit la plus inclusive au service des Tchadiens et Tchadiennes », conditionne le président du parti, Masra Succès.

« Il faut que dans cette main tendue, il y ait les critères de juste représentation, un agenda clair débarrassé de tous les débats sectoriels, l’inéligibilité  de ceux qui gèrent la transition et ceux qui vont gérer la suite après le dialogue. S’il y met la souveraineté du dialogue, l’inamovibilité  de ce qu’on va mettre sur pied après le dialogue pour la suite de transition. S’il y a tout cela dans sa main, je suis prêt à saisir cette main et je crois que de nombreux Tchadiens autour de nous, avec nous seront prêts à saisir cette main dont il parle », ajoute-t-il.

Ces conditions émises par le président des Transformateurs font partie des exigences de la Coalition Wakit Tamma. Une plateforme qui regroupe des partis politiques et des acteurs de la société civile qui s’opposent au Conseil militaire de transition depuis sa prise du pouvoir suite à la mort du président Idriss Deby Itno en avril 2021.

Pour le gouvernement de transition, ces clauses seront débattues lors du dialogue national inclusif dont la date définitive de sa tenue n’est pas encore connue. Un retard dû au prolongement du pré-dialogue entre les politico-militaires et les autorités de transition qui a débuté depuis le 13 mars à Doha au Qatar. « Avant d’aller s’asseoir dans une salle et dialoguer, il faut savoir de quel agenda il est question. Si c’est pour aller parler par exemple de la course de chameaux ou de la course des chèvres, vous voyez bien que personne de sérieux ne peut se joindre à quelque chose dont il ne connait pas le menu », rétorque le numéro 1 des Transformateurs.