Le jeune journaliste tchadien, Rondouba Brillant fait partie des lauréats du « Hackathon Spécial Médias » initié par l’Organisation internationale de la Francophonie, qui s’est déroulé du 09 au 11 juin 2017 à Ouagadougou au Burkina Faso. De son retour au Tchad, Rondouba Brillant a accordé une interview à votre site Tchadinfos.com. Il nous parle de ce concours d’innovation dans les médias et de sa vision pour le journalisme.

Tchadinfos : Pouvez-vous nous parler du concours d’innovation dans les médias auquel vous avez pris part ?
Rondouba Brillant : Le Hackathon Spécial Médias a été initié pour la troisième année consécutive par l’OIF. Il a regroupé une soixantaine de jeunes journalistes, développeurs, designers, graphistes, communicants des pays d’Afrique francophone. Organisé en partenariat avec l’Institut panafricain d’étude et de recherche sur les médias, l’information et la communication (IPERMIC), le Hackaton médias de Ouagadougou a été patronné par Alpha Barry, ministre burkinabé des affaires étrangères et de la coopération. Il était présidé par Rémis Fulgance Dandjinou, ministre de la communication, porte-parole du gouvernement et parrainé par Mme Hadja Ouattara Sanon, ministre du développement de l’économie numérique et de la poste, tous deux du Burkina Faso. L’objectif était de permettre aux jeunes des médias francophones d’Afrique de travailler en équipe pour « inventer les médias de demain ».

Tchadinfos : Comment avez-vous été sélectionné à cette compétition ?
R.B : La première phase de sélection au concours était l’appel à candidature. Nous étions plus de 200 jeunes journalistes, développeurs, designers, graphistes infographes… à postuler, chacun avec son projet. Le critère principal de sélection était l’aspect innovant du projet tout en tenant compte des problèmes que cela va résoudre et du modèle économique. Grande était ma fierté lorsque j’ai appris que j’ai été sélectionné en tant que l’unique candidat représentant l’Afrique centrale au nom du Tchad. Une fois à Ouagadougou, nous avons été regroupés en équipe de 5 jeunes par les mentors tout en tenant compte de nos profils pour concourir. J’ai eu donc l’occasion de faire équipe avec trois jeunes burkinabés (SAWADOGO Faridah Elodie, ILBOUDO Fabrice, TUINA Marie Eudoxie) et un jeune béninois, ABOSSEDE N. Elie.

Tchadinfos : Quel projet a permis à votre équipe d’être lauréate du Hackathon spécial médias de Ouagadougou ?
R.B : Il faut noter qu’il y avait une dizaine de projets lors de cette compétition dont trois ont été primés. Le nôtre, « ToubuZone » qui a reçu le 3ème prix est une application de « réalité augmentée » qui permet à l’utilisateur de voir du contenu , vidéo, audio ou écrit et des informations spécifiques sur les sites touristiques au Burkina Faso. Il suffit d’appuyer sur l’icône de l’application dans son téléphone androïde et de l’orienter sur un monument ou site comme pour faire une photo. Grâce à la camera l’on peut avoir accès à toutes les informations sur ce monument. L’application développe de multiples fonctionnalités médias et multimédias.

Tchadinfos : Qu’est-ce qui vous a le plus marqué durant cette compétition ?

R.B : J’avoue que c’était ma première expérience d’un Hackathon. Il faut reconnaitre que c’est presque comme un marathon. Mais contrairement au marathon qui nécessite de la part des athlètes d’être endurants physiquement, les participants à un Hackathon doivent l’être intellectuellement et moralement. Les équipes ne disposaient que de trois jours pour « inventer les médias de demain », pour apporter une touche d’innovation à ce qui existait déjà dans les médias. Non seulement, on devrait apprendre à connaitre les membres de notre équipe, mais également à gérer la pression et le stress qui vont avec. Cette compétition m’a vraiment permis de comprendre qu’en Afrique, ce qui manque aux jeunes ce n’est ni du talent ni de la créativité mais des opportunités pour s’affirmer. En seulement trois jours, malgré nos différences nous avons pu innover. Imaginez si de telles occasions sont offertes aux jeunes de temps en temps, je crois que durant les prochaines décennies, l’Afrique sera la terre des innovations.

Tchadinfos : Comment voyez-vous l’avenir des médias en Afrique ?
R.B : Comme je l’ai dit, je crois et j’espère que durant les prochaines années l’Afrique sera la terre des innovations et cela vaut pour les médias. Nous hommes de médias, nous devons créer, nous devons innover. Pour moi, innover ne signifie pas forcément créer quelque chose de nouveau mais aussi saisir une opportunité pour y apporter sa touche de nouveauté. Il suffit de voir les problèmes du continent en opportunités et tout peut se jouer à ce niveau. Aujourd’hui nous avons un outil aussi important que primordial pour le développement des médias à savoir les Technologies de l’information et de la communication.