Il y a un engouement croissant des N’Djaménois pour la pratique du jogging ou de la marche. Ils investissent des terrains, voies bitumées matin et soir pour les pratiquer.

Il est quasiment 18h au stade municipal de Paris-congo. La pelouse synthétique est occupée par de jeunes joueurs de football disputant un match. A côté, il y a des joueurs de pétanque.

A ce moment précis, un couple fait son entrée au stade. Il s’agit de M. et Mme Goutoumrangar, tous deux habillés en tenue de sport. M. Goutoumrangar porte un maillot jaune et un short sombre. Sa femme, de corpulence généreuse, a mis un t-shirt bleu et un survêtement noir. Après des étirements, le couple entame son jogging au tour du terrain. Après quelques tours, la dame transpirant à grosses gouttes et visiblement éreintée s’arrête. Son compagnon l’encourage à poursuivre en vain. “Ma femme souffre de crise de tension. C’est sur conseil de notre médecin que nous sommes ici. Elle doit courir pour améliorer son état de santé. Et je l’y aide aussi souvent que je peux car ça me fait du bien également’’, renseigne le mari.

De l’autre côté du terrain, Djasrabé, ancien joueur de club de foot de la place déballe son sac et pare son attirail d’exercice. Paire de tennis, bande, bouteille d’eau et chaussettes. “Les vieilles habitudes sont tenaces. Je ne peux m’empêcher de courir ou de jouer de temps en temps pour dégager le stress et me mettre en forme (…)’’, dit-il. Au fur et à mesure que le soleil s’en va et que la nuit s’annonce, le stade se vide des joueurs de foot et des spectateurs tandis que le nombre de coureurs et amateurs de jogging va croissant. On peut y observer aisément toutes les tranches d’âge et de genre. Il y a des femmes, des hommes, des jeunes, des adultes, des vieilles personnes, élèves, travailleurs, etc. Quelques-uns, adeptes sûrement, sprintent en rythme soutenu pendant que d’autres trottinent difficilement en colonne ou en solitaire.

A Sabangali, sur le goudron longeant l’hôtel Hilton, une dame parlementaire requérant l’anonymat, la cinquantaine rompue, fait partie d’un groupe qui s’entraîne trois fois par semaine sur les lieux. Ils sont coachés par un préparateur physique payé de leurs poches. “Au début, il y a quelques mois, nous n’étions que cinq. Aujourd’hui, nous sommes une douzaine en tout sans compter les occasionnels’’, informe-t-elle. “C’est une activité assez ludique mais elle est nécessaire et indispensable pour notre santé devenue fragile avec l’âge.  C’était pénible mais maintenant, je me suis habituée. Mes courbatures sont parties’’, rigole la dame. Même constat au stade Idriss Mahamat Ouya et à l’avenue Mobutu où nombre de jeunes effectuant le jogging encombrent parfois le trottoir et la chaussée sous des lampadaires.

BACTAR Frank I.