Du 14 au 15 mai, l’institut français du Tchad a vibré au rythme du premier Opéra de rap au Tchad. Il est organisé par l’artiste Sultan.


Le projet initié par le rappeur Sultan a été annoncé le 26 novembre 2019 lors d’un point de presse dans l’enceinte de l’ift.
Le projet dénommé ´’Sur les empreintes des Sao’’ a fait l’objet de grande recherches sur les traces artistiques, les images, le mode de vie , les rythmes et mœurs des Sao.
Avec une équipe composée de différentes couches artistiques : danseurs, chanteurs, rappeurs , graphistes, instrumentistes… le travail de résidence à débuté le 02 mars et pris fin le 30 avril.

La première restitution du projet dans l’enthousiasme

D’entrée de jeu on se croirait dans la rue. Quatre danseurs en pleine répétition avec une radio à cassette, l’un rate la chorégraphie et les autres gueulent. Quelques instants après, Sultan et le reste de l’équipe arrivent sur scène.
L’opéra débute véritablement avec un récit mélancolique de l’artiste Daison mettant en exergue, le vécu des Sao, un peuple de géants
avec une histoire toute particulière.

Dans cette création, les acteurs relatent la violence faites aux femmes dans un style d’expression rapée. Le roi et sa reine vêtus de blanc, dans une tenue resplendissante arrivent. Le regard décrit la colère du roi face à la violence faite à la femme. Mais d’une voix délicieuse, la reine Bouchra l’interpelle ‘’Sultan’’. Comme un bébé, il se calme et la cantatrice Mélody expose son désarroi au roi Sao d’une belle voix sous un chant. Le roi rétorque avec un rap posé « la femme est la ceinture qui tient le pantalon de l’homme… elle doit être vénérée», la foule s’agite avec une acclamation.
Pour rappeler combien de fois la femme est un bien précieux qu’il faut préserver à tout prix.

La seconde pièce porte sur le problème entre agriculteurs et éleveurs. Le rappeur Mres joue le rôle de l’éleveur qui vient s’attaquer à l’agriculteur Imam T pour avoir tué ses animaux. Les deux protagonistes se font stopper par une chorégraphie des streets danseurs. Le rappeur Tchadiano entre dans la danse avec un message d’union et de fraternité pour convier les deux au dialogue pour une issue meilleure.
Puis le tamtam raisonne, le roi fait son entrée, appelle les deux parties au calme.
Le contraste est muni de l’histoire ancestrale des Sao, du rap, de la danse du chant des cantatrices. Tout ce cocktail donne le premier spectacle opéra de rap du Tchad.

Une mise en scène rendue possible grâce au soutien de l’institut français du Tchad et quelques organisations privées de la place. Il y a aussi l’apport du metteur en scène tchadien Maxime Oulouna Damsou, d’un ingénieur de lumière français et un spécialiste en vidéo 3D camerounais.