Abdoulaye Nderguet ouvre le bal des concerts et activités artistiques de l’Institut Français du Tchad. En prélude à ce concert du 23 septembre, l’artiste s’est confié à votre site sur plusieurs sujets : sa carrière, ses souvenir, ses projets, son style musical… Il s’est aussi prononcé sur le monde musical tchadien.

Il est artiste-musicien-compositeur et interprète depuis des dizaines d’années. Reconnu pour son talent tant vocal que musical, Abdoulaye Nderguet a fait la fierté du Tchad dans tant de pays africains et européens. Il nous révèle que son grand souvenir est le moment où il accompagne en 1996, feu Papa Wemba à des concerts et sa participation au festival Fest-Africa à Lille. Des moments qu’il estime stimulateurs pour la suite de sa carrière.

Pour Nderguet, le Tchad a d’énormes ressources culturelles à vendre au monde. Parmi ces ressources, il cite la danse et la musique traditionnelle du pays. Il estime en outre que les artistes tchadiens pourraient tirer plusieurs avantages de la culture tchadienne en se servant de la technologie. En effet, Abdoulaye Nderguet juge le niveau culturel évolutif avec des jeunes qui essayent de s’en sortir, malgré que le pays soit reconnu pour être un « destructeur de talents ». La culture est au-delà du paysage, la seule chose à vendre qui pourrait développer un pays comme le Tchad qui est en retard sur ce plan.

Par rapport à son titre le plus connu, « Sans école », Nderguet explique que c’est une interrogation et pas une affirmation comme le public l’aurait cru. Cette interrogation est émise dans le but de valoriser le monde rural qui se démène pour le bien-être de l’ensemble du pays et surtout du milieu urbain. Cela expliqué, il compte donner un brin d’orgueil aux paysans et dire : n’est-ce pas qu’ils ont réussi et font des merveilles sans être allés à l’école ? Il relève en même temps que cela va du fait que le Tchad est à plus de 70% illettré. L’école n’est qu’un moyen de refouler l’ignorance.

Travaillant sur plusieurs projets à la fois, Abdoulaye est déjà en train de préparer un album qui sortira dans les prochains mois et dans lequel il explorera plusieurs genres musicaux, sur fond de musique tchadienne (saï, Ngandja, dalah…) : le funk, le blues-jazz, le reggae… « Je n’ai pas de genre de musique spécifique. Je fais tout ce qui est musique et je me laisse emporter par le rythme qui est associé à la chanson. Ce qui ferait ma spécificité, c’est ma voix et ce que je donne comme couleur à la musique que je fais ». Son projet du moment à long terme est la création d’une école de musique. Mais en attendant, il travaille déjà avec quelques jeunes à la maison de la culture Baba Moustapha sur les techniques musicales.

Pour le concert de ce jour 23 septembre, l’artiste a plus de mille concerts à Ndjamena et promet mettre le feu, l’ambiance à gogo à l’ex-CCF dès 19h30, lors du concert acoustique. Il souhaite le meilleur pour la musique tchadienne avec tous les projets de sortie d’album cette année. Le futur album, le troisième du genre en solo de Nderguet se révèlerait type-pop tchadienne sur un fond électronique, le titre serait « L ». Il est à signaler que Abdoulaye Nderguet est un des membres du célèbre groupe de l’époque, Tibesti.