CORONAVIRUS – L’isolement brusque de N’Djaména, par le gouvernement, depuis le 1er janvier, a bloqué plusieurs personnes venues des provinces. C’est le cas de Mariette, qui pleure le sort de ses trois enfants, qu’elle ne peut ramener à Doba, pendant que les cours ont repris dans leurs établissements.

À bord de sa voiture de couleur bleue, Mariette et ses enfants, habitant Doba, sont venus passer le congé de fin d’année à N’Djaména, depuis le 23 décembre 2020. Elle a prévu repartir le 3 janvier, pour que ses enfants puissent reprendre le chemin de l’école le 4 janvier . Mais, “au moment de retourner à Doba, on a été surpris par ce décret portant confinement total de la ville de N’Djaména, signé le 31 décembre 2020”, raconte la mère des trois enfants.

Au lendemain de la décision, ” j’ai tenté aussitôt de retourner à Doba avec les enfants, mais c’était peine perdue “, explique Mariette, qui est aussi salariée d’une ONG opérant à Doba. “On m’a appelé de venir renouveler mon contrat mais il n’y a pas de possibilité”, relate-t-elle.

Pour elle, la priorité reste ses enfants.”En province, surtout dans l’établissement où mes enfants sont inscrits, les cours ont repris depuis une semaine et voilà que je suis toujours ici avec eux, je ne sais quoi faire”, se plaint Mariette. Et depuis lors, il n’y a ni sortie, ni entrée : N’Djaména est en proie à une recrudescence de cas de contamination à la covid-19, d’où son isolement des autres villes, ont indiqué les autorités.

Les trois enfants de Mariette sont au primaire et deux d’entre eux se préparent à entrer au collège l’année prochaine. “J’ai contacté l’un de leurs enseignants qui m’a recommandé quelques livres à acheter ici pour leur permettre de s’entraîner en attendant mais les librairies sont aussi fermées”, dit Mariette, d’un air triste. Une situation qu’elle trouve insupportable et espère trouver une solution pour le retour de ses enfants à Doba.