« Dès l’arrivée de la dernière décade (du Ramadân), le Prophète passait les nuits en priant, éveillait ses femmes (pour rendre culte à Allah), s’appliquait avec ferveur aux pratiques cultuelles et s’abstenait de tout rapport charnel (avec ses femmes) » rapporte le célèbre Hadith Al-Boukhari. Guidés par cette tradition prophétique, les musulmans tchadiens ne dérobent pas à la règle. Depuis quelques jours des jeûnes, femmes, hommes, vieilles personnes, prennent d’assauts les mosquées et multiplient les prières. D’aucun des prières collectives et d’autres individuelles, chacun s’active pour la « nuit du destin » ou Laylatoul-Qadr.

Ici au Tchad, c’est la prière collective ou « Al-Taha Djoudj » qui est la plus pratiquée. À partir de 1 heure du matin jusqu’à 3 heures, les haut-parleurs résonnent dans tous les coins de la capitale N’Djaména, au rythme de récitation coranique. Chaque nuit est sanctionnée après 20 rakkats par une grande invocation. La nuit du 27e jour attire encore plus du monde et l’imploration est encore intense. Les plus nantis effectuent le voyage à la Mecque pour la dernière décade de Ramadan. Mais que représente cette nuit pour les musulmans ? Sur les ondes de la Radio confessionnelle « Al Khouran », le cheikh Abdayyim Abdallah Ousman, secrétaire général du Conseil Supérieur des Affaires islamiques du Tchad a expliqué l’importance de cette nuit qui n’est plus à démontrer.

Il a rappelé qu’en s’appuyant sur des versets coraniques que Laylatoul-Qadr, ou la nuit du destin est « meilleure que 1000 mois ».  Il est rapporté dans le Coran qu’au cours de cette nuit, Allah exauce les implorations des croyants les plus pieux et les plus dévoués. Il est clairement mentionné que « durant celle-ci descendent les Anges ainsi que l’Esprit, par permission de leur Seigneur pour tout ordre. Elle est paix et salut jusqu’à l’apparition de l’aube » (sourate La détermination, 1-5).

Le secrétaire général du CSAI renchérit que, cette nuit bénie symbolise la révélation du Coran au prophète Mohamed, et aussi son voyage nocturne jusqu’à la Mosquée Al-Aqsa. Cette nuit est généralement à rechercher dans les nuits impaires des dix derniers jours du Ramadan conseille Cheikh Abdayyim Abdallah Ousman.