La question de garde malade et visiteurs dans les hôpitaux génère des tensions entre le personnel soignant et les familles des patients. Dr Byakno Wassou Clément, médecin en service à International SOS et cofondateur de la polyclinique générale, apporte son éclairage sur cette problématique.
1- Qu’est-ce qu’un garde malade ?
Un garde malade est un proche (généralement membre de la famille) d’un patient qui est hospitalisé dans un service. Le garde malade est souvent identifié par un papier indiquant le service, la salle, le lit et ou le nom du patient hospitalisé.
2- Quel est le rôle d’un garde malade ?
Le garde malade aide le personnel soignant à la surveillance du patient hospitalisé. En effet, c’est parce que le personnel soignant est en sous effectif et n’ayant pas les moyens de la surveillance rapprochée des patients hospitalisés qu’on autorise un proche à rester à son chevet. Il aide le patient dans les gestes non médicaux : aider le malade a s’asseoir, à aller aux toilettes, à aller chercher les médicaments dans les pharmacies si le service n’en dispose pas. Il alerte aussi le personnel soignant pour certaines plaintes du patient. Parfois c’est le garde malade qui alerte pour les soins ou perfusion qui viennent de finir. Il alerte aussi en cas des symptômes nouveaux si le malade ne peut le faire. C’est lui qui va aussi vers les services de comptabilité pour les factures de soins.
3- Quel est le nombre de gardes malades autorisé dans une structure sanitaire?
Les hôpitaux n’autorisent qu’une seule personne. En effet, l’hôpital n’est pas un lieu sain. Il peut y avoir des germes et la promiscuité est déconseillée. Si dans une salle de 2 lits ou 4 lits, on a plus d’un garde malade, imaginez la salle. Elle sera remplie des personnes non malades et rendra difficile les soins.
4- Quelle différence faites-vous entre garde malade et visiteur?
Un garde malade reste à l’hôpital au chevet du malade. Le visiteur ne vient qu’aux horaires autorisées par l’administration de la structure de soins. Il passe quelques minutes avec le malade et repart. Dans certains cas les visites sont interdites au malade pour des raisons médicales.
5- Est ce que les parents des patients arrivent à faire cette différence ?
Généralement oui. Mais les parents du malade sont trop demandeurs, les gens viennent s’attrouper dans les salles d’hospitalisation parfois avec des effets venant de la maison (couverture, ventilateur, pack d’eau et des boissons, les oreillers, tapis, nattes) rendant l’espace des soins inaccessible. Pour faire les soins, le personnel soignant est obligé de faire sortir les proches et c’est ce qui ne plaît pas à tout le monde.
6- Votre mot de fin !
Nos structures de soins ne peuvent pas encore fonctionner sans garde malade, car les équipements de surveillance et le personnel sont insuffisants. C’est pour cela qu’on accepte un proche pour aider à la surveillance. Il n’est pas bon de remplir les salles avec des effets car ils peuvent transporter les germes de l’hôpital à la maison. Que mes compatriotes suivent les consignes données par la structure des soins. Il faut respecter les horaires de visite et faire entrer dans la salle du patient une personne, pas à la fois. Le malade a souvent besoin de repos, les visites intempestives peuvent l’indisposer.