Le projet dénommé ”Mécanisme de relance en faveur des populations rurales en réponse à la Covid-19 au Tchad (RPSF)” financé par le FIDA (Fonds international de développement agricole) et le gouvernement tchadien pour appuyer les producteurs agricoles considérablement impactés par les mesures barrières prises lors de l’avènement de la Covid-19 tend vers sa fin. Tchadinfos s’est entretenu à ce sujet avec Abdoulaye Mahamout Labit, le coordonnateur du Projet de Renforcement de la Productivité des Exploitations Agropastorales Familiales et Résilience (REPER) qui représente les financements du FIDA au Tchad.

Quel est l’objectif du projet RPSF ?

Le Tchad à l’instar des autres pays à travers le monde a subi les affres de la pandémie dûe au corona virus et cette pandémie n’a épargné personne mais ceux qui ont plus pris le coût par rapport à cette pandémie sont les ruraux pauvres. Et parmi ces pauvres, il y a des gens qui tirent leur pitance à travers des activités qu’ils mènent tout autour des grandes agglomérations en particulier N’Djamena.

Le gouvernement soucieux de ces difficultés a à l’instar des autres pays moins développés saisi les organisations du système des nations pour demander qu’elles volent au secours de ses populations.

Une requête pour le cas du Tchad a été envoyée au PNUD qui l’a relayé au niveau des organisations sœurs et en particulier la FAO, l’Unicef, le PAM et le FIDA.

Dans ce cadre et en réponse à cette requête du gouvernement que le FIDA a dit que dans le cadre de ses interventions au niveau du Tchad, le Projet de renforcement de la productivité des exploitations agro-pastorales familiales et résilience (Reper) est en train d’être mis en œuvre et par le biais de ce projet, il va apporter une réponse à la requête. C’est dans ce cadre que le FIDA a saisi le gouvernement, en particulier le ministère en charge de plan pour lui adresser cette réponse comme quoi il va apporter des ressources sur les fonds qui sont destinés au Reper pour appuyer les populations qui sont autour de N’Djamena et durement affectées et les populations qui sont autour du Lac-Fitri.

Quelle est la cible du projet RPSF ?

A un moment donné, quand la pandémie battait son plein, toutes les activités sont suspendues, les marchés fermés, les transports arrêtés et si on prend tout simplement l’exemple des populations riveraines qui font du petit élevage ou des maraichers qui un jour sur deux dans la semaine emmènent leurs produits sur les marchés au niveau de N’Djamena pour les vendre avant d’aller acheter de quoi nourrir leurs enfants. Donc, vous imaginez, une fois que ces possibilités n’existent plus pour eux, c’est dramatique. C’est pourquoi le FIDA toujours dans sa logique et par rapport à son mandat qui est celui de voler au secours des gens qui sont relativement pauvres et qui ont peut-être un repas dans la journée, mais pas deux a dans le cadre de ce financement apporté en réponse à la pandémie de Covid-19 que la population tchadienne a vécu.

C’est l’ensemble des provinces qui sont touchées par les effets de la maladie à corona virus. Pourquoi seulement le choix des zones qui sont autour de N’Djamena, le Dababa et le Lac ? vous estimez que c’est dans ces zones-là que les gens ont le plus été impactés ?

C’est vrai que toute la population a souffert mais les gens n’ont pas souffert de la même façon. Si vous prenez N’Djamena qui est une très grande agglomération qui est même en quelque sorte la porte d’entrée du Tchad, L’aéroport a été fermé ainsi que les autres moyens de transport et les marchés. Mais il y a quand même un semblant de vie à l’arrière-pays. Il faut reconnaitre si vous allez à Ati, Mongo, Abéché… ce n’était pas les mêmes restrictions qu’il y a eu à N’Djamena qui est la partie la plus visible du pays. Et donc tout autour de N’Djamena si vous sillonnez vous allez voir que y a des gens qui sont dans les faubourgs, les banlieues mais ces gens tant qu’ils n’entrent pas dans la ville de N’Djaména, et tant qu’ils ne mettent pas les pieds au marché, ils ne peuvent pas allumer le feu et préparer à manger à leurs enfants. Et le FIDA n’a pas les moyens pour pouvoir répondre à une sollicitation pour l’ensemble du pays. Et s’il faut établir des priorités, c’est que la priorité était d’abord d’appuyer la population qui est tout autour de N’Djamena.

Peut-on avoir une idée sur les ressources mises à la disposition de ce projet ?

Le financement de ce projet qui s’est fait en deux phases, s’élève à environ 1.700 000 dollars, ce qui fait un peu moins d’un milliard de FCFA. Ces ressources ont été mises à la disposition de l’équipe du SD3C basée à N’Djamena avec notre appui bien entendu et nous avons pu apporter quelques réponses aux gens qui sont nécessiteux.

Quels sont les ministères qui ont appuyé le projet dans sa mise en œuvre ?

Ce travail, nous l’avons fait en collaboration avec la direction de service vétérinaire pour ce qui concerne la protection des petits ruminants et de la volaille, avec la direction de semence et plan pour apporter l’appui à ceux s’occupent des activités agricoles aussi en partenariat avec le Conseil National de Concertation des Producteurs Ruraux du Tchad qui nous ont apporté un appui conséquent surtout au moment du ciblage où nous avons pu identifier quelles sont les principales personnes qui pourraient bénéficier de cette action du RPSF.

Le projet tire à sa fin et après une décente sur le terrain, les bénéficiaires demandent encore une deuxième phase du projet. Est-ce possible ?

Quand on était allé à Linia pour remettre de façon symbolique des tricycles à la communauté, dans leur souhait, ils ont adressé ce genre de requête pour en demander plus. C’est normal pour une communauté qui ne s’attendait pas à une réponse de cette manière et la réponse a été conséquente et prompte.

Étant donné que c’est une réponse ponctuelle et la durée du projet est d’un an. Aussi, il y avait quelque conditionnalité qu’on devait satisfaire, entre autres le recrutement du personnel technique parce qu’on a recruté aussi quelques agents pour nous appuyer à mettre en œuvre ces activités, il faut ouvrir le compte et recevoir les fonds du bailleur. Donc cela a fait qu’on a perdu quelques mois dans la mise en œuvre de ce projet. Conscient de cette situation, le FIDA a accepté qu’il y ait une prolongation de deux mois avant de déclarer l’achèvement du projet. En principe, le projet devait s’achever en fin juin donc on a bénéficié de deux mois pour pouvoir parfaire certaines activités.

Pour le moment, je ne peux pas vous dire si oui ou non, il y aura une sorte de rallonge, mais il y aura une évaluation qui va être faite avant l’achèvement de ce projet prévu pour le 31 décembre 2022. Sur la base de conclusions qui seront sorties de cette revue d’achèvement et peut-être si le FIDA dispose encore de ressources dans le cadre de cette activité, on appréciera, mais pour le moment, il me sera assez hasardeux de dire oui ou non s’il y aura une prolongation au RPSF.