Politologue en herbe et auteure de la pièce théâtrale ‘’Ruine ou vie vaine ?… du rire aux larmes, des larmes au rire’’, Mlle NAKO Mamadjibeye a accordé une interview exclusive à notre rédaction à l’occasion de la sortie de sa toute première œuvre littéraire. Interview au cours de laquelle elle précise le contexte de son ouvrage en rapport avec la réalité tchadienne.
Tchadinfos : Mlle NAKO Mamadjibeye, vous venez de mettre sur le marché votre première œuvre littéraire ‘’Ruine ou vie vaine?… du rire aux larmes, des larmes au rire’’. De quoi s’agit-il dans cette pièce de théâtre ?
NAKO Mamadjibeye : Merci pour l’intérêt que vous portez aux œuvres de l’esprit et par là mon œuvre, la toute première. Il s’agit du récit dramatique d’un jeune diplômé de l’Université d’Orléans en lettres modernes. Ce jeune n’a connu que la misère toute sa vie. Malgré l’exploitation du pétrole dans son pays qui lui donne une lueur d’espoir, il se verra privé de tout emploi même le minime au détriment d’un illettré pistonné. Ses mésaventures continueront avec le déguerpissement de sa maison héritée de ses parents.
Tchadinfos : Selon vous, les jeunes diplômés tchadiens sont victimes de certaines discriminations dans leur quête d’emploi. Qu’est-ce qu’il faut d’après vous pour changer cet état de choses ?
M.N : La discrimination des jeunes sur le marché de l’emploi est une réalité au Tchad comme partout ailleurs. La culture de la méritocratie et la promotion de l’intérêt général doivent constituer le crédo des employeurs tant dans le public que le privé. Les jeunes doivent cultiver l’excellence, l’honnêteté et le travail bien fait pour pouvoir s’imposer sur le marché de l’emploi.
Tchadinfos : Militante d’associations de jeunes et estudiantines, vous croyez en l’avenir de la femme tchadienne et faites de l’égalité de genres votre leitmotiv. Pourquoi cette motivation ?
M.N : Oui je crois sincèrement à l’avenir de la femme tchadienne. La question de genre est l’un des thèmes de débats sociopolitiques le plus en vue depuis le début du 20ème siècle. L’obtention du droit de vote par les femmes en France en 1944 ; la décennie des Nations-Unies pour la femme tenue entre 1975 et 1985 ; la célébration de la Journée Internationale de la Femme depuis 1971 sans oublier la consécration juridique de l’égalité de genres n’ont pas permis de résoudre le problème. Beaucoup reste à faire et nous devons nous battre aux côtés des institutions politiques et juridiques pour enrayer la discrimination en termes de genres. Voilà pourquoi je prends mes responsabilités de leader de jeunes en faisant mienne cette lutte.
Tchadinfos : Pensez-vous que les femmes pourraient mieux changer les donnes si elles sont davantage impliquées dans la gestion des affaires politiques dans un pays comme le Tchad ?
M.N : Je suis convaincue que si nous femmes faisions d’efforts considérables, nous pouvons changer les donnes aisément. Le succès des grandes entreprises financières dirigées par les femmes à travers le monde en est une belle illustration. La politique synonyme de sphère publique a longtemps été considérée comme une affaire d’hommes. D’où la naissance des gouvernements phallocrates dans certains pays et même dans les sociétés dites matrilinéaires. Or, le dépassement de la dichotomie sphère publique masculine et sphère privée féminine permet de redonner le pouvoir à un gouvernement mixte et paritaire comme en Finlande résolvant ainsi beaucoup de dysfonctionnements dans l’appareil politique. L’implication des femmes dans les politiques publiques dépend en partie d leur dynamisme. Il ne faut pas toujours revendiquer mais chercher à s’imposer.
Tchadinfos : Côté études, vous faites partie des filles tchadiennes qui réussissent à s’imposer à l’extérieur du pays par leur intelligence, charisme et savoir-faire. Ce qui vous a valu d’être majore de votre promotion en Science politique. Avez-vous des ambitions politiques pour votre pays ?
M.N : Evidemment, comme la plupart des diplômés en Sciences politiques, j’ai une ambition politique pour le Tchad. Les politiques publiques axées sur l’éducation seront au centre de ma lutte politique.
Tchadinfos : Quels sont vos projets d’avenir ?
M.N : En ce moment, je travaille sur un essai axé sur l’analyse sociopolitique du phénomène Boko Haram. Et je prépare le Congrès des étudiants tchadiens de l’Afrique centrale prévue pour le mois de septembre à N’Djamena puisque je préside l’Union des Etudiants Tchadiens de l’Afrique Centrale depuis octobre 2014. Faire une thèse sur la politique étrangère du Tchad axée sur la formation de son élite reste plus qu’un projet d’avenir. Merci !