Lors de la « semaine Presse et Défis » au Tchad qui a pris fin le 24 avril 2018, une table ronde s’est tenue sur l’avenir des médias dits de masse. Elle a été animée par un panel composé de d’éminents journalistes et hommes de médias.
Pour presque tous, internet et les médias en ligne ne sont pas des menaces pour les médias traditionnels. « Une thématique très actuel et très importante et qui touche à ce que vont devenir nos médias au cours des prochaines années. Les médias en ligne sont venus bousculer ce qui était jusqu’ici ce qu’on croit comme un ordre établi. S’il fallait répondre en une seule phrase, les médias en ligne ne devraient pas être une menace pour la presse écrite et pour l’audiovisuel », déclare Benjamin Lamère.
L’ancienne présidente de l’Union des radios privées du Tchad, Zara Yacoub partage cet avis. Elle cite d’ailleurs le directeur de Radio France, Mathieu Gallé qui dit : « le numérique est une chance pour les radios ». Elle illustre ces propos non seulement avec l’astuce de la radio filmée que les grandes radios ont adopté, mais aussi avec l’exemple des grandes presses françaises et américaines qui migrent peu à peu vers des versions en ligne.
Éric Benjamin Lamère ajoute que, les médias en ligne devraient permettre aux médias traditionnels de faire leur mue afin de s’arrimer à une réalité qui leur permettrait de survivre dans un monde en plein évolution. En effet, la presse en ligne offre une opportunité aux médias traditionnels de conquérir de nouveaux auditeurs, de nouveaux lecteurs, de nouveaux téléspectateurs, bref investir un espace qui jusqu’ici pour des raisons et d’autres était encore moins conquis.
En outre, pour le directeur des programmations et de la production de la télé Tchad, les médias en ligne impactent réellement sur le plan économique. « Internet est un phénomène de mode et de socialisation. L’abandon de la presse écrite par les annonceurs, voilà donc une autre menace. Les offres des annonceurs représentent la plus grande part de capital pour la presse et pour sa survie mais de plus en plus des annonceurs préfèrent investir dans les nouveaux moyens en particulier dans l’internet. » déclare Mahamat Saleh Ben Malala.
L’assistance n’a pas manqué de rappeler cependant qu’au Tchad, il n’y a pas de cadre juridique pour les médias en ligne, ce qui remet en cause leur crédibilité. Les journalistes présents dans la salle ont abordé aussi la question de la déontologie et du statut du web-journaliste.