A la veille de l’ouverture du Forum économique mondial de Davos, véritable symbole d’un système économique accaparé par une minorité ultra-privilégiée, Oxfam fait paraître son rapport annuel sur les inégalités mondiales.

L’ONG internationale Oxfam dénonce à travers son rapport annuel les écarts abyssaux de richesse et un système « économique mondial injuste et sexiste, profitant en très grande partie à une infime minorité de riches-hommes blancs, au détriment d’une très grande partie de la population, et en premier lieu des plus pauvres, des femmes et des filles » selon le rapport.

Dans son nouveau rapport, Oxfam s’est attaché à calculer les inégalités mondiales pour mieux les dénoncer. Et les chiffres donnent le vertige, mettant en lumière un fossé abyssal entre une minorité d’ultra-riches et le reste de l’humanité. Les femmes et les filles sont les premières à payer le prix de ce système économique injuste et défaillant.

  • La richesse des 1% les plus riches de la planète correspond à plus de fois la richesse de 90 % de la population mondiale, soit 6,9 milliards de personnes ;
  • Les milliardaires du monde entier, qui sont aujourd’hui au nombre de 2 153, possèdent plus de richesses que 4,6 milliards de personnes, soit 60% de la population mondiale ;
  • Les deux tiers des milliardaires tirent leur richesse d’un héritage, d’une situation de monopole ou de népotisme ;
  • Dans le même temps, près de la moitié de la population mondiale, soit près de 3,8 milliards de personnes, vit toujours avec moins de 5 dollars par jour. Le rythme de réduction de la pauvreté s’est ralenti de moitié depuis 2013.

Les femmes et les filles, grandes perdantes d’une économie injuste et sexiste

Dans son rapport, Oxfam met particulièrement en lumière les conséquences de ce système économique sur les femmes et les filles :

  • Dans le monde, les hommes détiennent 50 % de richesses en plus que les femmes ;
  • Les femmes représentent les deux tiers des travailleurs dans le secteur du soin ;
  • Les femmes assurent plus des trois quarts du travail domestique non-rémunéré ; Ménage, cuisine, gestion du budget, soin des proches, collecte de bois et d’eau dans les pays du « Sud », la valeur monétaire de ce travail représente au moins 10 800 milliards de dollars chaque année, en prenant en compte celui réalisé par les femmes de 15 ans et plus. C’est trois fois la valeur du secteur du numérique à l’échelle mondiale ;
  • Dans le monde, 42 % des femmes ne peuvent pas avoir un travail rémunéré en raison de la charge trop importante du travail domestique et de soin qu’elles doivent porter chez elles.