Le Tchad abrite les assises internationales sur l’éducation féminine de la zone francophone du 18 au 19 juin. Les travaux de cette conférence ont été ouverts par le président Idriss Deby Itno.

Placée sous le sous thème “Education des filles et formation des femmes dans l’espace francophone, défis, bonnes pratiques et pistes d’actions”, la conférence internationale sur l’éducation de la gente féminine s’est ouvert ce matin à N’Djamena.

En présence de la secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, le président tchadien a salué la stratégie de cette organisation pour la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes des droits et de l’autonomisation des femmes et des filles. Le chef de l’Etat tchadien, a relevé que les questions relatives à l’égalité de genre et à l’autonomisation de la femme sont au cœur des réflexions et débats consacrés aux politiques de développement au Tchad.

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« Le Tchad accueille plus de 450 000 réfugiés dont au moins 180 000 sont en âge scolaire. Cette population en déplacement est à 55% constituée des femmes. Ce qui accroît les besoins en matière d’éducation et de formation des filles et des femmes », a déclaré le président Idriss Deby Itno à l’ouverture de la conférence. A l’inverse selon lui, les ressources du Tchad sont fortement amenuisées suite à la conjoncture économique due à la volatilité des cours du pétrole et à l’insécurité consécutive à la menace terroriste affectant ainsi la proportion des ressources affectées à l’éducation. A ce titre, il a demandé à la secrétaire générale de l’OIF de faire un plaidoyer auprès des partenaires pour appuyer le Tchad.

Le rapport mondial de suivi sur l’éducation 2017/18 démontre que le monde a atteint la parité entre les sexes à tous les niveaux, sauf dans l’enseignement supérieur. Seuls 66 % des pays ont atteint la parité entre les sexes dans l’enseignement primaire, 45% dans le premier cycle du secondaire et 25 % dans le deuxième cycle du secondaire.  Des pays francophones dont le Tchad est en butte à cette problématique.

Au Tchad, l’indice de parité fille/garçon est passé de 0,49 au primaire à 0,75 entre 1990 et 2015, de 0,30 à 0,45% au 1er cycle du Secondaire et de 0,23 à 0,28 au 2nd cycle. Selon une étude récente sur la scolarisation de filles, 84% des filles interrogées estiment que ce sont les causes en lien avec le mariage qui les conduisent à abandonner l’école. De même, les données démographiques montrent que 86% de femmes sont analphabètes.

En effet, la conférence vise entre autres à examiner les progrès accomplis depuis 2000 en matière d’éducation et de formation des filles et des femmes dans les pays francophones ; présenter et analyser les facteurs sous-jacents aux inégalités entre les sexes dans les cycles d’enseignement primaire, secondaire et supérieur ainsi que dans les secteurs de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle ; partager et promouvoir les leçons apprises, les bonnes pratiques, les stratégies, les moyens d’action possibles et les outils pour réduire les écarts entre les filles et les garçons au sein de l’espace francophone, en matière d’éducation et de formation ; favoriser un dialogue politique, stratégique et technique entre les acteurs concernés et intensifier le plaidoyer en faveur d’une meilleure prise en compte du genre dans les systèmes éducatifs.