Le Groupe de la Banque Mondiale (BM), l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation de Coopération et de Développements Economiques (OCDE) ont publié conjointement, la semaine dernière, un rapport, intitulé Delivering Quality Health Services, a Global Imperative for Universal Health Coverage. Ces trois organisations internationales s’inquiètent dans ce rapport de la qualité des services de santé dans le monde.

Il résulte de ce rapport que les services de santé de faibles qualités retardent considérablement  l’amélioration de la santé dans les pays quel qu’en soit le niveau de revenu. La situation est plus dramatique dans les Etats à revenu faible ou moyen, où 10% des patients hospitalisés risquent de développer une infection pendant leur séjour contre 7 % dans les pays à revenu élevé. Selon le rapport, cela est dû « aux erreurs médicamenteuses ou de diagnostics, des traitements inadéquats ou inutiles, des structures ou des pratiques cliniques inadaptées ou dangereuses ou encore des prestataires de soin de santé qui manquent de formation et de compétences, constatés dans les pays ».

« Aucun pays ne peut se permettre d’offrir des services de santé de faible qualité et dangereuse pour la santé, laquelle est au cœur même du capital humain », a souligné le président du Groupe de la Banque Mondiale, Jim Yong Kim. Il rajoute que, «les pauvres sont les premières victimes à être pénalisées par les services de santé de faible qualité, ce qui est économiquement intolérable pour les familles comme pour les pays ». Les services de santé de  qualité douteuse augmentent le poids des maladies et le coût de soin de santé. « L’OMS est déterminée à faire en sorte que chacun, partout, puisse bénéficier des services de santé de qualité, là où il y en a besoin », précise le directeur de l’OMS, Docteur Tedors.

«Faute de services de santé de qualité, la couverture maladie universelle n’est qu’une vaine promesse », a affirmé le Secrétaire Général de l’OCDE, Angel Guria. « Les avantages économiques et sociaux sont évidents et nous devons bien mettre davantage l’accent sur l’investissement dans la qualité, si nous voulons renforcer la confiance dans les services de santé et donner à chacun la possibilité d’utiliser les services de qualité élevée et centrés sur la personne », renchérit-il.

Le rapport poursuit en présentant le tableau des problèmes de qualité des services de santé dans le monde. Selon ce tableau, les professionnels de santé de sept pays africains à revenu faible et intermédiaire n’ont été capables de faire un diagnostic correct que dans un tiers à trois quarts des cas, et les recommandations cliniques applicables aux pathologies courantes ont été suivies dans moins de 45 % des cas en moyenne.

Toujours selon le même tableau, les recherches menées dans huit pays caribéens et africains enregistrant des taux de mortalité élevés ont montré que les services de santé efficaces et de qualité pour les mères et les enfants sont bien plus rares comme le laissent supposer les indicateurs d’accès aux soins. À titre d’exemple, à peine 28 % des soins prénatals, 26 % des services de planning familial et 2 % des services pédiatriques sont jugés « efficaces » dans les pays concernés.

Enfin, le rapport précise que les autorités doivent montrer le chemin en mettant en place des politiques et des stratégies efficaces en faveur de la qualité des soins de santé. Les systèmes de santé devraient mettre l’accent sur la qualité de la couverture santé et s’appuyer sur l’expérience  des patients pour renforcer la confiance.