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WASHINGTON, 29 août (Xinhua) — Alors que les Etats-Unis sont prêts à lancer une attaque militaire en Syrie, des experts ont averti jeudi que toute intervention directe dans le pays déchiré par les troubles pourrait entraîner Washington dans un conflit plus large, qu’il a jusqu’ici cherché à éviter.

Suite à la diffusion d’une vidéo montrant les répercussions de l’attaque présumée aux armes chimiques du 21 août en Syrie, les Etats-Unis se sont préparés à mener une attaque limitée contre les forces du gouvernement syrien.

Qu’est-ce que le président américain Barack Obama cherche à accomplir en attaquant le pays assiégé et quels sont les projets de l’administration une fois le problème réglé, sont des questions qui sont à présent sans réponse.

Les experts ont indiqué que la préoccupation principale concerne les conséquences d’une attaque américaine en Syrie. Quels sont les objectifs de M. Obama? Les Etats-Unis ont-il un plan de secours? Est-ce que les forces américaines s’enlisent dans un bourbier?

“Il est peu probable que l’opération permette d’atteindre l’un des objectifs stratégiques généraux, tels que limiter les victimes civiles, endiguer le conflit, et pour certains, faire pencher la balance militaire en faveur de l’opposition,” a déclaré à Xinhua Jeffrey Martini, un analyste du Moyen-Orient pour le groupe d’amélioration de la politique par la recherche Rand Corporation.

Les troupes américaines sont présentes en Afghanistan depuis plus d’une décennie, et la guerre en Irak a duré beaucoup plus longtemps que prévu, plongeant les Etats-Unis dans une opération de contre-insurrection prolongée et brutale. Aujourd’hui, le public américain est las de la guerre et n’a plus d’appétit pour un autre long conflit militaire, ont noté les experts.

L’experte américaine indépendante en politique étrangère Erica Borghard a annoncé à Xinhua que le régime du président syrien Bachar al-Assad pourrait facilement assumer les dommages d’une attaque limitée.

De plus, un objectif plus ambitieux que celui de dissuader M. Assad d’utiliser des armes chimiques, comme inverser la tendance en faveur des rebelles, serait difficile à accomplir avec une frappe limitée, a indiqué Mme Borghard.

Certains experts ont averti qu’un tel mouvement pourrait se retourner contre eux. En effet, en 1998, deux semaines après l’attaque d’al-Qaïda de deux ambassades américaines en Afrique, l’ancien président américain Bill Clinton avait pris la décision de lancer des missiles de croisière sur une usine au Soudan et sur un camp d’entraînement en Afghanistan.

Cependant, les attaques avaient causé peu de dommages et les opposants avaient déclaré qu’un tel acte avait encouragé Oussama Ben Laden, le cerveau d’al-Qaïda et de la terreur, à lancer ses attaques du 11 septembre à New York et Washington, les attaques les plus meurtrières dans l’histoire des Etats-Unis.

Selon les experts, il n’y a aucune garantie que les forces américaines parviennent à localiser les présumées armes chimiques.

Comme dans toute guerre, les civils seront piégés au milieu des conflits, surtout si des armes sont stockées près de zones densément peuplées. De plus, malgré les intentions américaines de minimiser les dommages collatéraux, toute mort civile causée par l’intervention américaine fera les gros titres et suscitera des critiques anti-américaines.

D’autres experts ont expliqué que les Etats-Unis ne sont pas en position pour lancer une troisième guerre en l’espace de 12 ans, ajoutant qu’une attaque contre la Syrie serait bien différente de l’éviction du leader libanais Mouammar Kadhafi en 2011.

La Libye n’avait pratiquement aucun militaire et été isolée au niveau international. A l’opposé, la Syrie est soutenue par le Hezbollah, l’Iran et la Russie.